mardi 29 août 2017

Terrorisme : «La maladie mentale est influencée par l'air du temps»

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Daniel Zagury,

INTERVIEW – Daniel Zagury, chef d’un service de psychiatrie dans un établissement public de Seine-Saint-Denis, est l’un des experts auprès des tribunaux les plus respectés. Sur la base de son expérience, il analyse le phénomène djihadiste.
LE FIGARO. – QUELS SONT LES CRITÈRES QUI PEUVENT CONDUIRE UN PSYCHIATRE À DIAGNOSTIQUER L’ABOLITION DU DISCERNEMENT D’UN CRIMINEL, CE QUI LE REND DE FACTO INACCESSIBLE À LA SANCTION PÉNALE?
DANIEL ZAGURY. – Ils sont très stricts. Pour résumer, il faut établir que la maladie mentale, et rien d’autre, explique le passage à l’acte. Afin d’aboutir à un tel diagnostic, il convient de pratiquer un examen clinique mais aussi d’étudier le dossier médical du sujet, de rechercher d’éventuels antécédents: c’est une conjonction de facteurs qui nous éclaire. L’irresponsabilité pénale est rarissime en matière de terrorisme. J’ajoute, pour avoir expertisé de nombreux cas, qu’aucun terroriste ne tente de se faire passer pour fou. Le terroriste se croit dépositaire d’une mission, il porte un message, alors que celui qui passe pour un fou détruit le message qu’il porte.

«On n’est pas dans un dilemme fou ou terroriste. Un malade mental peut très bien devenir terroriste. Cela n’enlève rien à la gravité terrifiante des actes terroristes.»

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