mercredi 30 août 2017

Psychanalyse contre populisme



Par Laurent Joffrin — 29 août 2017 

Dans son dernier essai, la philosophe et psychanalyste Hélène L’Heuillet examine la «pulsion de mort» présente dans la radicalité islamiste comme dans la posture populiste.


«L’amour sera plus fort que la haine»… Après les attentats espagnols, plusieurs slogans, plusieurs déclarations officielles, ont exprimé cet espoir méritoire de voir le Bien triompher finalement du Mal, dans une tonalité chrétienne à la fois sympathique et un peu mièvre. Dans un essai court et clair, la philosophe et psychanalyste Hélène L’Heuillet vient compliquer quelque peu l’affaire. Non qu’elle soit hostile à l’amour et favorable à la haine… Elle rappelle seulement, après Freud et Lacan, qu’amour et haine sont constitutifs du psychisme humain, autrement dit que la haine, qu’on veut éradiquer vainement, gît au plus profond de l’inconscient. Si bien que son antidote n’est pas forcément l’amour, mais bien plus la civilisation, qui passe par les symboles et par le langage, dont la complexité bienfaisante permet de maîtriser la «pulsion de mort» détectée par Freud en chaque individu.


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