mardi 4 juillet 2017

La psychiatrie européenne, à l’heure du Brexit

27/06/2017


Concerné éminemment (comme son nom l’indique) par la question européenne, la revue European Psychiatry consacre un éditorial à l’incidence du Brexit sur l’EPA, l’Association Psychiatrique Européenne. Celle-ci regroupe des structures nationales et des membres à titre individuel (venus de 53 pays différents), avec l’objectif statutaire d’élaborer « un organisme unitaire représentant les différentes associations nationales de Psychiatrie en Europe. »

Signé collectivement par les membres du bureau de l’EPA (la France étant représentée par le professeur Philip Gorwood qui exerce à l’Hôpital Sainte-Anne, à Paris)[1], cet éditorial recense les « effets bénéfiques » de l’Union Européenne pour la discipline. Grâce aux subventions européennes en matière de recherche, de « larges études multicentriques » ont été ainsi « stimulées et facilitées », avec la collaboration fructueuse de plusieurs pays. Sans ce soutien financier, il n’est pas certain que ces études auraient pu être réalisées à de telles échelles et en intégrant la même diversité de pays. De même, les bénéfices du programme européen Erasmus (European Region Action Scheme for the Mobility of University Students)[2] ne sont plus à démontrer pour les étudiants, très attachés à cet enrichissement mutuel permettant « l’échanges d’idées, de savoirs et d’expériences à travers l’Europe. »
Autres effets positifs de l’Union Européenne : elle a contribué à « harmoniser les standards » pour la formation universitaire (donc à réduire les disparités dans la qualité de l’enseignement, y compris en médecine et en psychiatrie), et en « facilitant la libre circulation des citoyens européens », elle a permis des échanges d’étudiants ou de professionnels déjà diplômés, un phénomène concernant en particulier « environ 20 % du staff psychiatrique au Royaume-Uni. »
Dans ce contexte, rappellent les auteurs, « l’écrasante majorité de la communauté scientifique britannique, psychiatres inclus, a voté pour le maintien du pays au sein de l’Union Européenne. » Mais l’histoire en a décidé autrement. Toutefois, après le Brexit, l’Association  Psychiatrique Européenne continuera «d’accueillir, de représenter et de soutenir de manière enthousiaste tous ses membres, y compris ceux qui travaillent et vivent au Royaume-Uni », car elle estime qu’une « unité de parole et une proche collaboration des psychiatres européens»  constituent des éléments essentiels, en matière de santé mentale, pour « offrir des soins de meilleure qualité à tous ceux qui en ont besoin en Europe. »

Dr Alain Cohen
RÉFÉRENCE
EPA Board members: The EPA, Brexit and beyond. European Psychiatry, 2017; 42: 27–28.

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