vendredi 5 mai 2017

Alcool : un groupe d'experts propose d'abaisser le seuil de consommation

05.05.2017

Ce ne sont pas encore des recos, mais ça pourrait le devenir. Un groupe d'experts indépendants vient de proposer aux autorités sanitaires de revoir à la baisse le seuil de dangerosité pour la consommation d'alcool. Leur avis remis à l'agence nationale Santé publique France et à l'Institut national du cancer propose le seuil maximum de dix verres d'alcool maximum par semaine et pas plus de deux par jour, pour les hommes comme les femmes. Les normes actuelles sont moins sévères, puisqu'elles recommandent de ne pas dépasser deux verres d'alcool par jour pour les femmes et trois pour les hommes.

Suivant l’exemple d’autres pays comme l’Australie, le Canada, l’Italie, la Grande Bretagne, la France a lancé un travail de révision des repères de consommation d’alcool qui avaient été introduits en 1999. 
Le rapport d'experts, consultable sur le site www.santepubliquefrance.fr, conseille par ailleurs de ne pas consommer d'alcool tous les jours et, pour les femmes enceintes, les jeunes et les adolescents, de ne pas en consommer du tout. Les experts suggèrent aussi de remplacer l'avertissement actuel "L'abus d'alcool est dangereux sur la santé" par "Toute consommation d'alcool comporte des risques pour votre santé".
Les huit experts (épidémiologistes, addictologues…) pointent pour le reste un "double discours public contradictoire" entre la nécessité de réduire la consommation d'alcool et la prise en compte du poids économique de l'alcool. Enfin, ils recommandent de modifier le système de taxation : actuellement fixées selon le type de boisson, les taxes devraient plutôt être proportionnelles à la quantité d'alcool.
Ce rapport fait indirectement suite aux critiques de la Cour des Comptes qui s'était montrée sévère sur la politique de lutte contre l'alcool en France. Ces critiques avaient amené la Direction générale de la santé (DGS) et la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) à saisir en juin 2016 Santé publique France et l'Institut national du cancer, commanditaires du rapport d'experts.

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