mercredi 8 février 2017

La kétamine : une thérapie préventive contre les troubles de stress post-traumatique

Roxane Curtet
| 09.02.2017




kéta

Une seule dose de kétamine, donnée une semaine avant que ne survienne un évènement générateur de stress peut limiter une réaction de peur démesurée. C’est ce que des chercheurs du centre médical de l’université de Columbia ont découvert en menant des expériences sur des souris. Leurs résultats publiés dans Neuropsychopharmacologymontrent qu’une administration prophylactique de kétamines pourrait prévenir les symptômes de troubles de stress post-traumatique (PTSD) chez les soldats et d’autres personnes qui risquent de devoir faire face à des évènements traumatisants.

« Si nos résultats chez la souris s’avèrent similaires chez l’Homme, administrer une dose unique de kétamine de manière vaccinale pourrait avoir de grands avantages pour les personnes qui sont très susceptibles de connaître des facteurs de stress importants, comme les militaires ou les travailleurs humanitaires entrant dans des zones de conflit », soutient le Pr Christine Denny, qui a dirigé les travaux. En effet, pour l’instant, il existe peu de thérapies efficaces pour prévenir ou traiter les PTSD. Des études antérieures, menées autant chez l’Homme que chez l’animal, ont montré que l’usage de kétamine avant un traumatisme pourrait aider à diminuer les symptômes relatifs au stress. Cependant, le moment où il serait préférable d’administrer le médicament pour en maximiser les effets était inconnu.
Une bonne fenêtre thérapeutique
Dans cette étude, les scientifiques ont donné aux souris soit une petite dose de kétamines soit un placebo un mois, une semaine ou un jour avant de leur faire subir une série de petits chocs électriques. Les rongeurs conditionnés à recevoir ces chocs dans un environnement précis, sont plus tard réadministrés dans ce même environnement, où les chercheurs ont pu observer leur comportement. Ils ont en particulier regardé s’ils tremblaient, afin d’évaluer leur réponse à la peur. Ainsi, seulement les souris qui ont reçu de la kétamine une semaine avant l’expérience tremblaient moins que les autres. « Nos résultats indiquent que le bon timing pour l’administration de kétamine est crucial pour réduire les symptômes de peur », explique la doctorante Joséphine Mcgowan, premier auteur de l’étude. Néanmoins, cette découverte n’exclut pas qu’il puisse exister une fenêtre intermédiaire entre une semaine et une heure avant l’évènement traumatisant où la substance pourrait avoir aussi un effet protecteur.
En outre, les spécialistes ont également remarqué que si donner le produit tout de suite après le stimulus stressant n’affecte pas la réponse de l’animal, l’administrer une heure après le second choc électrique diminue l’expression de stress. Ceci suggère qu’une autre fenêtre thérapeutique potentielle après le traumatisme initial est possible pour que le médicament soit efficace.

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