mardi 24 janvier 2017

L'appauvrissement financier de la psychiatrie occupe les esprits aux vœux du CH Guillaume-Régnier

 - HOSPIMEDIA
Le 19 janvier à l'occasion des vœux du CH Guillaume-Régnier à Rennes (Ille-et-Vilaine), les difficultés financières rencontrées par l'établissement et, plus globalement, par l'ensemble de la filière psychiatrique bretonne pour ne pas dire nationale était dans tous les discours. Certes, la contrainte budgétaire ambiante n'a pas empêché l'hôpital de se "rapprocher" de l'équilibre financier en 2016, a fait savoir son directeur, Bernard Garin, saluant le soutien financier de l'ARS Bretagne. Dans son discours — dont Hospimedia a obtenu copie —, il s'est ainsi félicité d'être parvenu à achever le projet d'établissement 2012-2016 (développement des alternatives à l'hospitalisation temps plein, renforcement du partenariat avec le secteur médico-social et social, structuration des filières) tout en préservant les moyens de fonctionnement ainsi que la qualité et la sécurité des soins. L'établissement a, il est vrai, bénéficié d'"un contexte social plus apaisé", n'a pas caché son directeur, amenant "un fonctionnement plus fluide des instances". Et de citer la diminution effective du nombre de jours de réduction du temps de travail (RTT) et la révision menée à bien du dispositif d'évaluation et des déroulements de carrière : autant de sujets qui avaient crispé le dialogue social les années précédentes (lire notre article). "Dans un cadre budgétaire national et régional contraint [...], la pérennité de notre action dépend pour l'essentiel de notre capacité à s'adapter à la réalité économique", a insisté le Bernard Garin.

À côté de ces propos, la tonalité du discours tenu par la présidente de la commission médicale d'établissement (CME), le Dr Élisabeth Sheppard, s'est révélée plus inquiétante : "J'émets le vœu que ces efforts remarquables n'aboutissent pas à un épuisement professionnel et à un découragement. Je me tourne là, vers nos dirigeants et nos tutelles, afin que leur accompagnement soit à la hauteur des ambitions de santé publique affichées". En effet, a-t-elle insisté, les projets à mener, par exemple l'élaboration du projet d'établissement 2017-2021, celle du projet territorial de santé mentale d'Ille-et-Vilaine ou la poursuite des rénovations immobilières "ne peuvent se conduire efficacement sans les moyens nécessaires à leur constitution". Sur le même registre, elle a donc appelé à "une meilleure reconnaissance de tous ces travaux", en particulier à "un "retour sur investissement" financier". Et ce n'est pas l'évolution récente en psychiatrie de la dotation annuelle de financement (Daf), "en constante réfaction avec des charges qui augmentent structurellement sans qu'elles soient accompagnées et des besoins de prises en charges également en augmentation", qui sont pour la rassurer. "Nous nous appauvrissons", résume ainsi Élisabeth Sheppard, appelant enfin tutelles et dirigeants à faire œuvre de "créativité administrative et financière" pour permettre à Guillaume-Régnier de "sortir de l'impasse".
Thomas Quéguiner
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