lundi 16 janvier 2017

Grippe : face à un NHS aux abois, Theresa May somme les généralistes britanniques de travailler davantage

14.01.2017



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L'épidémie de grippe qui frappe l'Angleterre alimente, Outre-manche, la polémique sur la situation du National Health Service et place le gouvernement en position défensive. Un NHS que des médecins et organisations hospitalières décrivent en effet comme "au bord de la rupture". Depuis l'automne, le temps d'attente aux urgences explose: 23% des patients ont attendu plus de quatre heures avant de voir un médecin la semaine dernière. Deux patients sont morts sur un brancard dans un couloir du Worcestershire Royal Hospital cette semaine. Partout, il manque des lits, des ambulances, des médecins...
Le Dr Richard Kerr, membre du Collège royal des chirurgiens, dit n'avoir jamais vu une telle détérioration en 26 ans de carrière. La situation est si alarmante que la Croix-Rouge a été appelée à la rescousse. "Nous sommes face à une crise humanitaire", a souligné son directeur général Mike Adamson. Des propos que la Première ministre conservatrice a qualifiés d'"irresponsables et exagérés". 

Concédant qu'une "énorme pression pèse sur le NHS", Theresa May assure néanmoins que "jamais" le gouvernement n'avait autant investi dans le système en injectant 10 milliards de livres supplémentaires sur six ans jusqu'à 2020. "Faux", a répondu le directeur de NHS England, Simon Stevens affirmant que "le financement du NHS en termes réels (sans tenir compte de l'inflation) va diminuer en 2018-2019".
Pressions sur les GP's
Pour l'heure, afin de désengorger les urgences des hôpitaux, la Première ministre a appelé samedi les cabinets de médecins généralistes à ouvrir 7 jours sur 7 et de 8h à 20H, sans quoi ils pourraient perdre des aides gouvernementales.
Mais pour beaucoup, le mal est bien plus profond. Dans un discours très émouvant devant le parlement, le député Toby Perkins a fait part de sa "honte" d'avoir vu son père "mieux soigné lors de vacances en Allemagne que chez lui". Il est mort dans ses bras en juillet d'une rupture d'anévrisme après avoir été renvoyé de l'hôpital pour manque de place.
"La Première ministre est dans le déni", a conclu le leader de l’opposition travailliste Jeremy Corbyn. Lors d'un face-à-face houleux au parlement mercredi, il a demandé à Theresa May si elle trouvait acceptable ce qui était arrivé à Jack, le bébé contraint de dormir sur une chaise aux urgences, dont  la photo a fait le tour des réseaux sociaux et la Une Daily Mirror. Elle montre ce bébé de 22 mois, seulement vêtu d'une couche. Faute de lit, il dort sur une couverture posée sur deux chaises en plastique rouge. Malgré une suspicion de méningite, Jack a attendu cinq heures aux urgences avant de voir un médecin...
La Première ministre a évoqué un "incident isolé". "Elle plaisante ? J'ai vu un grand nombre d'incidents isolés en seulement une journée dans un unique hôpital. Il faut qu'elle se réveille", a fulminé Rose, la maman du bébé, dans le Daily Mirror.

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