jeudi 21 juillet 2016

ANTIPSYCHOTIQUES : DES CHERCHEURS POINTENT UNE « BANALISATION » DES PRESCRIPTIONS

Des chercheurs de l’Université de Bordeaux (INSERM 1219 Bordeaux Population Health) pointent, dans une communication intitulée « Usage et mésusage des médicaments psychotropes : les antipsychotiques, nouvelle panacée pour les troubles psychiatriques ? », une banalisation des prescriptions d'antipsychotiques préoccupante au regard du profil de tolérance des antipsychotiques de seconde génération.
Selon les chercheurs, l'accroissement progressif de la population exposée aux molécules antipsychotiques (ou neuroleptiques) au cours de ces dernières décennies est devenu un problème de santé publique dans les pays industrialisés. La prescription de ces molécules était initialement restreinte aux pathologies psychiatriques les plus sévères, notamment du fait leurs effets secondaires neurologiques. La mise sur le marché de nouvelles molécules ayant une meilleure tolérance neurologique, et commercialisées dans de nouvelles indications, a contribué à cet élargissement. Celui-ci est particulièrement notable chez les enfants et les adolescents, où ces molécules sont souvent prescrites hors indication.

mercredi 20 juillet 2016

Une nouvelle analyse sur la contention est lancée par les structures régionales d'appui à la qualité

 HOSPIMEDIA - 
Information mise à jour : Le Ccecqa confirme à Hospimedia que cette campagne sera mise en œuvre dans d'autres régions par trois autres SRAE de la Forap "intéressées par le thème". Par ailleurs, la participation des établissements non adhérents à ces structures régionales "est possible mais les conditions sont à voir avec chaque SRAE de la région concernée".
Les professionnels de santé pourront bientôt s'interroger sur leurs pratiques de recours à la contention et à l'isolement des patients et des résidents dans le cadre d'une prochaine campagne eForap, à l'initiative du Comité de coordination de l'évaluation clinique et de la qualité en Aquitaine (Ccecqa). 

PSYCHIATRIE L'unité spécialement aménagée de Cadillac accueille 40 patients détenus depuis le 18 juillet

HOSPIMEDIA  
Elle est la huitième unité de ce type en France. L'unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) de Cadillac (Gironde) a ouvert ses portes le 18 juillet au sein de l'unité pour malade difficile (UMD). Elle est réservée aux patients détenus, hommes, femmes et mineurs. Leur prise en charge dans la région est organisée selon trois niveaux. Un premier niveau de soins de proximité, qui comprend l'intervention de personnels soignants en soins ambulatoires au sein des établissements pénitentiaires ; un deuxième niveau de recours qui correspond à la prise en charge au sein du service médico-psychologique régional (SMPR) en hospitalisation de jour ; et un troisième niveau qui consiste en l'accueil complète en UHSA.
L'UHSA de Cadillac a ouvert ses portes le 18 juillet dernier.
L'UHSA de Cadillac a ouvert ses portes le 18 juillet dernier.

L'AP-HP détaille la mise en œuvre pratique de son plan d'action contre le mal-être médical

 HOSPIMEDIA 
Sept mois après le suicide du Pr Jean-Louis Mégnien, la mise en œuvre par l'AP-HP de son plan d'action pour la prévention et le traitement des situations particulières concernant le personnel médical se précise. Un courrier adressé début juillet aux groupes hospitaliers dévoile leurs obligations pour 2016-2017, ainsi que celles du siège du CHU.
Par le biais d'un courrier* adressé le 5 juillet aux directeurs des douze groupes hospitaliers (GH) et présidents de commission médicale d'établissement (CME) locale, l'Assistance publique-hôpitaux de paris (AP-HP) détaille la mise en œuvre pratique de son plan d'action relatif à la prévention et au traitement des situations particulières concernant le personnel médical. Présenté à la mi-mai, ce dernier fait suite notamment au suicide fin 2015 à l'Hôpital européen Georges-Pompidou à Paris (15e arrondissement) du Pr Jean-Louis Mégnien (lire ci-contre).

Violences faites aux femmes : une hausse des consultations en médecine légale mais encore 30 % de « perdues de vue »

Coline Garré   19.07.2016

Depuis la Conférence mondiale de l'Organisation des Nations unies sur les femmes, à Pékin en 1995, la lumière se fait peu à peu sur les violences au sein des couples (ou « entre partenaires intimes »), qui sortent du domaine exclusif de la police justice, pour investir celui de la santé publique. Ce notamment via l'épidémiologie, comme le révèle le Bulletin épidémiologique hebdomadaire publié ce 19 juillet par Santé publique France.
Sur le terrain, les progrès sont tangibles. Ainsi, une étude sur les victimes de violences conjugales s'étant présentées au CHU de Toulouse en 2013 montre qu'elles consultent davantage dans le service de médecine légale pour coups et blessures volontaires, que les victimes d'autres types de violences, « ce qui révèle peut-être d'une meilleure information aux urgences », supposent les auteurs Catherine Raux et coll.

mardi 19 juillet 2016

Corrèze : pour avoir rendu leur fillette autiste des parents risquent les assises

12 juillet 2016,

Brive-la-Gaillarde (Corrèze), le 28 octobre 2013. Les parents de la petite Serena, «élevée» deux années durant dans le coffre d'une voiture, à leur arrivée au palais de justice de la ville il y a trois ans.
PhotoPQR / La Montagne
Durant près de deux ans, Serena, a été «élevée» par ses parents dans le coffre d'une voiture.Retrouvée en octobre 2013, la fillette souffre d'autisme en raison des privations qu'elle a subies : c'est ce que révèle un rapport d'expertise cité ce mardi par le parquet de Brive (Corrèze). Les faits reprochés à ses parents, mis en examen, sont donc désormais passibles de la réclusion criminelle devant une cour d'assises, indique dans un communiqué Laurent Czernik, procureur de la République de Brive.
«Pour moi, je ne l'ai jamais maltraitée»
La maman, Rose, mariée et élevant normalement trois autres enfants, avait expliqué peu après lors d'un entretien télévisé comment elle avait donné naissance, seule, chez elle, le 24 novembre 2011 à l'aube, à la fillette. La mère de famille, qui résidait à Brignac (Corrèze), un petit village situé à une vingtaine de kilomètres de Brive, assurait n'avoir pas pu parler de cette naissance, qu'elle avait donc gardée secrète, y compris pour son mari selon ses dires. «Pour moi, je ne l'ai jamais maltraitée, je ne pouvais pas m'en occuper comme je me suis occupée de mes trois premiers enfants, mais j'ai essayé de la maintenir en vie», avait-elle affirmé.

Serena, la fillette cachée dans un coffre, est autiste, ses parents risquent les assises

  • Par AFP  
En octobre 2013, la découverte de cette petite fille, sale, nue, déshydratée et en carence manifeste de soins, dans le coffre d'un véhicule que sa mère déposait chez un garagiste en Dordogne, avait suscité l'émoi et soulevé de nombreuses questions sur cette dissimulation exceptionnelle.
Serena, fillette dont l'existence avait été cachée par ses parents durant près de deux ans et finalement retrouvée en octobre 2013 dans le coffre d'une voiture, souffre d'autisme causé par les privations qu'elle a subies, selon un rapport d'expertise cité mardi par le parquet de Brive. Les faits reprochés aux parents de l'enfant, mis en examen, sont donc désormais passibles de la réclusion criminelle devant une cour d'assises, indique dans un communiqué Laurent Czernik, procureur de la République de Brive.

Si « Le Généraliste » était paru en 1900 Hospitalisation précoce des aliénés : les leçons d’un simple fait divers

Alain Létot
   Une malheureuse aliénée, hantée de l’idée fixe du suicide depuis plusieurs années, à la suite de la mort de son mari, avait tenté de mettre plusieurs fois son désir en exécution… Une surveillance discrète, organisée par la famille, avait jusqu’alors rendu vaines ses tentatives.
     18.07.2016  

Un jour, cependant, elle s’échappe, entraîne son jeune enfant sur un quai désert : « Vois, mon chéri, comme cette eau est belle », et pendant que l’enfant regarde du haut du ponton, elle le précipite dans la Seine et ne tarde pas à l’accompagner, mais de courageux sauveteurs ont été témoins du drame et, non sans dangers, parviennent à ramener sur la berge la mère et l’enfant. Ce dernier est heureusement sain et sauf. La mère est inanimée. On court chercher un médecin En attendant, les passants s’attroupent, tous savent ce qu’il faut faire : qui ne sait pas soigner un noyé ?
Une boîte de secours est là, providentielle, un flacon est dans la boîte de secours ; vite, un verre ; et l’on verse largement, dans la bouche inerte de la noyée, le liquide qui doit la ramener à la vie. N’est-il pas pour cela dans la boîte de secours ?
Pendant ce temps le médecin arrive, la victime est sans connaissance depuis vingt minutes, mais il se souvient que M. Laborde en a fait revenir de plus loin ; il prend une pince et s’apprête à pratiquer les tractions rythmées de la langue. Il ouvre la bouche de la noyée, saisit la langue qui aussitôt se dépouille de sa muqueuse. « La malheureuse s’est empoisonnée avant de se noyer, elle a la langue brûlée. » « Non, docteur, lui répond un des sauveteurs, peut-être est-ce dû à ce qu’on lui a fait prendre. » Le médecin voit un verre à demi rempli d’une solution incolore, il le sent et recule vivement la tête, à demi asphyxié : on avait donné de l’ammoniaque à la victime qui, malgré tous les soins, reste la proie de cette mort qu’elle avait tant convoitée.

dimanche 17 juillet 2016

Stefan Zweig, si cruellement lucide, par Roland Gori

LE MONDE DES LIVRES

Roland Gori.
Roland Gori. Olivier Roller

« Conscience contre violence », de Stefan Zweig, 1936 ; traduit de l’allemand (Autriche) par Alzir Hella, Livre de poche, 2010.
Au moment où, dans le clair-obscur des crises, renaissent les monstres des fanatismes cruels, des nationalismes cyniques, des replis identitaires frileux, il faut relire Zweig ! Tout Zweig, l’écrivain des passions, l’Européen des Lumières, le citoyen du monde, le juif apatride, l’amoureux de la diversité brésilienne, seule « terre d’avenir » pour un monde chaotique qui a trop longtemps aligné le classement des peuples sur leur puissance industrielle, financière et militaire.
Il faut relire son éloge d’un Brésil, quelque peu imaginaire, transformé en modèle de communauté humaine où la culture naît du ­mélange des races, de la fusion des particularismes religieux, ethniques et historiques.

PEUT-ON DÉFINIR L'AMOUR ?

13 JUILLET 2016 

Est-ce une émotion ? Est-ce un sentiment ? Est-ce un affect ? Est-ce une passion ou des actions ? Est-ce un état ou une disposition, celle d’un sujet, l’amoureux ? Ou est-ce une relation entre deux sujets, les amants ? Beaucoup de questions et autant de réponses.

CC Kirsten Rudberg / Flicke 
  • Francis Wolff, philosophe, professeur de philosophie à l'ENS, ancien directeur-adjoint de l'École (2000-2004) et de son département de philosophie (2004-2007).

ÉLOGE DE LA LENTEUR

Privilégier la marche, prendre le temps de cultiver des plantes, les regarder pousser... Ce sont des moyens parmi d'autres de se sentir exister ! Approches sensibles d'un philosophe, un paysagiste et un anthropologue. Et, ne pas oublier que "Pour faire un jardin, il faut un morceau de terre et l'éternité."

CC Alina / Flickr
  • Gilles Clément, paysagiste, enseignant, écrivain
  • David Le Breton, anthropologue et sociologue, professeur à l'Université de Strasbourg
  • Catherine Potevin, chef de la rubrique Livres de "Philosophie Magazine"
  • Frédéric Worms, professeur de philosophie à l'université de Lille III, directeur du Centre international d'étude de la philosophie française contemporaine à l'Ecole normale supérieure.