samedi 3 décembre 2016

Sevrage à la cocaïne : des résultats «extraordinaires» avec des enzymes génétiquement modifiées

Alain Dorra    29.11.2016


cristaux cocaine
Le problème posé par le sevrage de l’addiction à la cocaïne reste actuellement irrésolu. D'où l'existence de plusieurs axes de recherche actuellement en cours, détaillés par le Dr Laurent Karila (addictologie, hôpital Paul Brousse (Villejuif) lors du huitième congrès de psychiatrie française (Montpellier, 23 au 26 novembre).
Il a, à cette occasion, souligné l’intérêt d’une nouvelle méthode de sevrage de la cocaïne utilisant des enzymes génétiquement modifiées, qualifiant cette nouvelle approche « d’extraordinaire ». Plusieurs équipes chinoises qui travaillent sur ce sujet ont en effet mis au point des enzymes qui métabolisent la cocaïne en pouvant transformer activement celle-ci en métabolites inactifs dans le plasma. La cocaïne n’a alors plus aucun effet, ni craving ni euphorie, ce qui implique une plus grande facilité de sevrage.

Trois sortes d’enzymes ont été développées par les chercheurs chinois : une option pharmacologique pouvant antagoniser les effets stimulants de la cocaïne sans bloquer la fonction de transporteurs, récepteurs, ou modulateurs cérébraux. (Zhen et Zhang, 2 011). Une enzyme mutante, la butyrylcholinestérase, qui hydrolyse la benzoylecgonine, le principal métabolite de la cocaïne (Chen et col, 2 016). Enfin, une cocaïne hydrolase de longue durée d’action, qui entraîne une détoxification avec inactivation de la cocaïne (Chen et col, 2 016). « Ces travaux admettent des résultats très impressionnants en termes de sevrage », souligne Laurent Karila
La piste des vaccins anti-cocaïne, qui consiste à injecter des anticorps monoclonaux pour réduire et éliminer cette substance du système nerveux central n’a, elle, donné, jusqu’ici que des résultats partiellement satisfaisants (comportant l’obtention d’une abstinence, mais aussi un échappement au traitement), du fait d’un contrôle difficile du taux d’anticorps variable selon les sujets, ainsi que d'un risque d’overdose par surconsommation cocaïnique après vaccination.

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