lundi 26 décembre 2016

Pour que la souffrance pendant les études de médecine ne soit plus considérée comme une fatalité




Paris, le samedi 24 décembre 2016 – L’année qui s’achève a été l’occasion de lever le voile sur la souffrance psychique des professionnels de santé. Alors que le silence s’imposait encore trop lourdement sur ces questions, des voix se sont élevées pour alerter sur le désarroi éprouvé par de nombreux soignants face au sentiment de dépersonnalisation en raison d’organisations ubuesques ou du harcèlement s’ajoutant au poids des responsabilités et à la charge émotionnelle souvent oubliés ou niés. Parmi les professionnels de santé qui ont souhaité mettre fin à ce qui relève d’une certaine forme de tabou, les étudiants en médecine ont notamment tenu à évoquer leur souffrance. Des cas de suicide ont contribué à cette prise de parole et ont mis en évidence une insuffisante prise de conscience de ce phénomène par les institutions universitaires, conduisant les jeunes externes et internes à proposer eux-mêmes une réponse pour faire face aux détresses constatées.

Deux à cinq fois plus de risque chez les étudiants en médecine par rapport aux personnes du même âge

Pour achever cette année de sursaut, la lecture du traditionnel numéro du JAMA consacré à l’éducation médicale est éclairante à plus d’un titre. Trois des travaux publiés concernent la santé mentale des étudiants en médecine. Le néphrologue auteur du blog Perruche en automne en a fait une lecture attentive et commentée. Ces études permettent tout d’abord de constater la fréquence de la souffrance psychique chez les futurs praticiens du monde entier. Une méta analyse s’appuyant sur 195 articles incluant 129 123 étudiants en médecine de 49 pays « montrent que 27,2 % des étudiants (…) présentent des critères de dépression. Les idées suicidaires (…) sont présentes chez 11,1  % des sujets étudiés ». Le rôle joué par le type d’études apparaît peu équivoque : le risque de présenter des troubles dépressifs semble en effet « multiplié par deux à cinq par rapport à une population du même âge ». Les travaux cités par le blogueur révèlent, par ailleurs, qu’aucune amélioration significative ne peut être mise en évidence au cours des trente-cinq dernières années.

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