jeudi 15 décembre 2016

Légumes verts et bonne humeur : la recette pour vivre longtemps et rester alerte

Roxane Curtet
| 17.12.2016   

légumes
Deux études récentes mettent à l’honneur les personnes âgées en cette fin d’année. La première, publiée dans le numéro de Noël du BMJ,démontre qu’une jouissance de la vie soutenue durant des années chez les personnes âgées est associée à une baisse de la mortalité. La seconde, parue dans la revue Frontiers in Aging Neuroscience, montre que si vivre vieux c’est bien, garder toute sa tête c’est mieux. En effet, ces travaux suggèrent que la lutéine, un pigment contenu dans les légumes verts s’accumulent dans le cerveau et y joueraient un rôle neuroprotecteur.

Plus on est heureux, plus on vit vieux
Plus longtemps un individu déclare apprécier la vie, plus son risque de mourir est faible, selon des chercheurs de l’University College de Londres. Ceux-ci se sont intéressés au bien-être des seniors sur le long terme car jusqu’ici les études le mesuraient en une seule occasion. Ainsi, près de 10 000 participants âgés de 50 ans et plus (la moyenne d’âge étant de 63 ans) ont été questionnés 3 fois à deux ans d’intervalle entre 2002 et 2006 et l’association avec le taux de mortalité a été analysée en 2013.
En tout, 24 % des candidats ont rapporté ne pas avoir eu de grands moments de bonheur dans leur vie alors que 20 % ont déclaré en avoir vécu un, 22 % en ont vécu deux, et 34 % en auraient eu trois. Au vu des résultats, les scientifiques ont remarqué un effet gradué avec une hausse progressive du taux de mortalité chez les personnes qui ont l’impression d’avoir eu peu de moments de grand bonheur. Par exemple, comparé au groupe sans grand moment dans leur vie, ceux qui en ont déclaré deux voire trois ont vu leur taux de mortalité toutes causes confondues diminué respectivement de 17 % et 24 %. Autre fait intéressant, les femmes déclarent un plus grand nombre d’événements heureux que les hommes, de même pour les personnes mariées ou ne vivant pas seul ou ceux avec un haut niveau d’éducation.
Ces données sont en accord avec l’enquête World Values Survey sur l’âgisme qui révélait que les seniors qui ont une attitude négative face à leur propre vieillissement ne se rétablissent pas aussi bien. Des travaux parus dans JAMA Psychiatry vont dans le même sens en suggérant que le taux de protéine amyloïde dans le système nerveux serait corrélé à la solitude.
Pour un cerveau encore vert
Une autre étude menée par des spécialistes de l’université de l’Illinois démontre un lien entre la consommation de lutéine, un pigment présent dans les légumes verts comme les brocolis ou dans les jaunes d’œufs préservent « l’intelligence cristallisée », c’est-à-dire les capacités à utiliser ses compétences et son savoir acquis au cours du temps.
En effet, « des recherches ont montré que la lutéine accumulée dans la matière grise (…) est connue pour préserver les fonctions cognitives dans les cerveaux sains vieillissants », souligne Marta Zamroziewicz, qui a dirigé les travaux. Les scientifiques ont donc enrôlé 122 participants sains âgés entre 65 et 75 ans afin d’étudier ce phénomène. Les candidats ont été soumis aux tests standards pour évaluer leur intelligence (questions, résolution de problèmes). En parallèle, des échantillons sanguins ont été collectés pour déterminer le taux de lutéine présent dans le sérum. Des IRM de la boîte crânienne ont aussi été réalisés.
Il s’est avéré que les individus avec un taux élevé de lutéine dans le sang ont mieux réussi les tests. Par ailleurs, ils présentaient une épaisseur plus importante de matière grise dans le gyrus parahyppocampique.
Même si ces résultats n’expliquent pas cette corrélation, les chercheurs ont émis l’hypothèse que le pigment a un rôle anti-inflammatoire ou facilite les signaux entre les cellules. 

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