mardi 15 novembre 2016

C’est ainsi que les jeunes surfent sur Internet

10/11/2016

Pour combler l’absence de données précises à propos des problèmes de dépendance à Internet chez les adolescents du Canada (et en particulier dans la province du Québec), une enquête a été consacrée aux différences dans l’utilisation d’Internet et les problèmes liés à son usage en fonction du sexe  chez des élèves du secondaire.
Collectées en 2012 auprès de 3 938 adolescents, les données proviennent d’un “vaste projet de recherche sur les jeux de hasard” (gambling) chez les adolescents[1]. Les auteurs constatent que les garçons québécois “passent significativement plus de temps que les filles” à naviguer sur Internet. On observe cependant qu’une “plus grande proportion de filles fait un usage intense des réseaux sociaux” comme Facebook ou Twitter, alors qu’une “plus grande proportion de garçons” fait plutôt un “usage intense des jeux en ligne massivement multijoueurs”, d’autres jeux en lignes, ou de sites dits pudiquement “pour adultes.”

Plus de filles sur Facebook et plus de garçons joueurs en ligne mais un même taux de dépendance

La définition du pourcentage de sujets présentant un problème de dépendance à Internet dépend du “seuil d’inclusion employé” en fonction des resultats à l’Internet Addiction Test (IAT), questionnaire à 20 items avec des scores variant de 20 à 100.  Fixer le seuil par exemple à “70+ ou à 50+” donne en effet des proportions différentes d’adolescents considérés comme “dépendants à Internet”, par exemple “1,3 % pour le seuil d’inclusion fixé à 70+” mais “18 % des adolescents au seuil d’inclusion fixé à 50+”. Les auteurs estiment que l’analyse statistique “semble indiquer que ce seuil d’inclusion à 50+ décrit mieux la catégorie des jeunes à risque” de dépendance pour Internet. Par contre, en ce qui concerne ce risque de dépendance à l’usage d’Internet, “aucune différence significative” n’est relevée en fonction du sexe des utilisateurs.
Si la dépendance à Internet paraît d’une autre nature que celle à l’égard de substances chimiques comme l’alcool ou diverses drogues, ses conséquences psychosociales (en particulier sur le déroulement de la scolarité) n’en sont pas moins concrètes et souvent néfastes, d’où l’intérêt de tels travaux permettant d’affiner les connaisssances sur ce sujet récent.
[1] Brunelle N & coll.: Internet gambling, substance use, and delinquent behavior: an adolescent deviant behavior involvement pattern. Psychol Addict Behav. 2012; 26(2): 364–370.
Dr Alain Cohen
RÉFÉRENCES
Dufour M et coll.: Gender difference in Internet use and Internet problems among Quebec High School students. Can J Psychiatry, 2016; 61: 663–668.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire