mardi 25 octobre 2016

Prévalence élevée des comportements auto-agressifs chez les sujets jeunes

24/10/2016



Basée sur un échantillon aléatoire et représentatif des foyers avec des jeunes âgés de 4 à 17 ans en Australie, une étude réalisée dans ce pays vise à évaluer la prévalence des comportements d’auto-agressivité en l’absence d’une intention suicidaire (self-harm without suicide intent).
À cet effet, près de 3 000 jeunes de 11 à 17 ans ont complété un questionnaire d’auto-évaluation, et plus de 2 600 jeunes de 12 à 17 ans ont répondu à des questions concernant le problème de l’automutilation.
L’analyse de leurs réponses montre qu’environ 8 % de ces sujets rapportent « s’être déjà livrés à ce type de comportement sans intention suicidaire. » Augmentant avec l’âge, la prévalence de ce phénomène atteint environ 11,6 % entre 16 et 17 ans, traduisant de façon ostensible et préoccupante le mal-être classique de certains adolescents.

Plus fréquent en cas de troubles psychiatriques concomitants

Comme on peut s’y attendre a priori, la présence concomitante d’une problématique psychiatrique accroît le risque d’automutilation, observée alors, dans les douze mois précédents, chez 18,8 % (interv alle de confiance à 95 % [IC95] : 14,5 %–23 %) des jeunes de 12 à 17 ans avec un trouble mental constaté par l’entourage. Et sans surprise également, ce risque se révèle le plus élevé quand cette affection psychiatrique est une dépression majeure (au sens des critères du DSM). Un comportement de nature auto-agressive affecte en effet près de la moitié (46,6 % ; IC95 40%–53,1%) de ces jeunes avec une dépression sévère.
Prélude toujours possible à une tentative d’autolyse, voire à un suicide accompli, cette majoration objective des risques d’automutilation dans cette tranche d’âge confirme l’intérêt de proposer des mesures (éducatives ou/et thérapeutiques) pour promouvoir la santé mentale et « assurer l’amélioration et l’accessibilité des services psychiatriques pour répondre aux besoins des familles et des jeunes. »
Dr Alain Cohen
Référence
Stephen R Zubrick & coll.: Self-harm: Prevalence estimates from the second Australian Child and Adolescent Survey of Mental Health and Wellbeing. Aust N Z J Psychiatry, 2016; 50: 911–921.
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