Ahmadzai semble en « plutôt bonne santé ». 1 m 70 à la toise, un convenable 70 kg, la tension est dans les normes, pas de diabète… Malgré les conditions précaires et souvent dangereuses dans lesquelles ce jeune Afghan de 18 ans a traversé plusieurs pays pour gagner la France, un peu comme on rallie une terre promise, il impressionne même l’infirmier. Par son bon état général, et plus encore par « sa force de caractère, comme beaucoup d’autres réfugiés que j’ai pu examiner », explique Thibault, cet infirmier au Samusocial de Paris. Le groupement d’intérêt public est chargé par l’Agence régionale de Santé (ARS) de réaliser les « bilans infirmiers » des réfugiés, dans la foulée de chaque évacuation de leurs campements de fortune. Une mission entamée fin 2015, dont les équipes ne peuvent entrevoir la fin : cet été encore, après l’évacuation du camp du boulevard de la Villette (XIXe) et la « mise à l’abri » de plus de 2 500 migrants, plusieurs démantèlements, moins massifs mais toujours spectaculaires se sont succédé. « On intervient dans les hôtels et les gymnases par exemple, où sont d’abord provisoirement accueillis les évacués, puis dans les centres d’hébergement d’urgence (CHU) où ils attendent l’issue de leurs démarches », explique Laure Guénau, infirmière et coordinatrice de cette évaluation sanitaire, indépendante de la prise en charge administrative et sociale des migrants délogés de leurs insalubres villages de tentes.
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