vendredi 16 septembre 2016

L'association Jean-Louis Mégnien veut publier une carte des hôpitaux où séviraient des harceleurs

HOSPIMEDIA   
Début juin, c'est un manifeste pour lutter contre toute forme de harcèlement moral et de maltraitance au sein de l'hôpital qui était diffusé. Cette fois, l'association Jean-Louis Mégnien entend aller plus loin avec, dans les prochaines semaines, la publication d'"une carte des hôpitaux signalant des situations présumées de harcèlement".
Neuf mois après le suicide du Pr Jean-Louis Mégnien par défenestration sur son lieu de travail à l'Hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP) à Paris, le collectif mis en place pour "défendre sa mémoire", à savoir l'association Jean-Louis Mégnien, a tenu le 10 septembre sa première assemblée générale. Par le biais d'un communiqué diffusé ce 15 septembre, ses responsables (lire l'encadré) ont exprimé leur intention d'éditer sur le site Internet* "une carte des hôpitaux signalant des situations présumées de harcèlement". Une cartographie qu'ils promettent de régulièrement mettre à jour et dont la publication est attendue dans les prochaines semaines, le temps de s'assurer de toutes les garanties juridiques.

Le 9 juin dernier, l'association avait déjà rendu public un manifeste pour lutter contre toute forme de harcèlement moral et de maltraitance au sein de l'hôpital (lire ci-contre). Comme elle le signale dans son communiqué, "le grand nombre de dossiers, souvent très documentés", qui lui sont parvenus depuis le printemps dernier "témoigne de l'ampleur et de la gravité des phénomènes de maltraitance dont sont victimes les médecins hospitaliers et les autres personnels, alors même que leur valeur professionnelle n'est nullement en cause".

"Des abus de pouvoir répétés"

Dans le collimateur de l'association, "les abus de pouvoir répétés émanant des directions hospitalières, relayés par les ARS et le Centre national de gestion (CNG)". Et de pointer entre autres : des suspensions d'activité arbitraires sans contrôle ni limite de temps ; des rapports uniquement à charge pour discréditer et isoler la personne harcelée ; des propositions dégradantes et humiliantes pour le médecin mis en recherche d'affectation ; des procédures d'insuffisance professionnelle totalement injustifiées ; le non-respect de l'état de droit quand une décision de justice demandant la mise en œuvre de la protection fonctionnelle est ignorée des directions, de même quand la demande de réintégration d'un médecin suspendu à tort est contournée par des mutations, des fermetures d'unité, etc.

Dans un précédent communiqué diffusé le 14 septembre, l'association avait apporté son soutien à la journée de grève menée ce jour-là par la Coordination nationale infirmière (CNI) en réponse à plusieurs suicides survenus ces derniers mois parmi le personnel hospitalier : "Les conditions de travail de plus en plus difficiles des personnels soignants, les méthodes de management purement comptables, au mépris des aspects humains de la prise en charge des patients, constituent des facteurs favorisant la souffrance psychique", écrivait-elle alors.

Le Pr Philippe Halimi confirmé à la présidence

La première assemblée générale de l'association Jean-Louis Mégnien a officialisé le Pr Philippe Halimi au poste de président. Âgé de 64 ans, il est depuis septembre 2011 chef du service d'imagerie à l'Hôpital européen Georges-Pompidou à l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP). L'association s'est également dotée à cette occasion d'un conseil d'administration et d'un nouveau bureau élargi. La vice-présidence échoit au Pr Bernard Granger, président du Syndicat universitaire de psychiatrie (SUP), qui œuvre à l'hôpital Cochin à Paris, et au Pr Philippe Humbert, dermatologue au CHU de Besançon.
Les autres membres du bureau sont : François Gudin, secrétaire ;Claudine Chrétien, secrétaire adjointe ; Rachid Zegdi, trésorier ; Bruno Kastler, trésorier adjoint. Le conseil d'administration compte également comme membres associés des représentants des intersyndicales de praticiens hospitaliers, de l'Intersyndicat national des internes (Isni) et de l'Intersyndicat national des chefs de cliniques assistants (ISNCCA).
Thomas Quéguiner
* Le site Internet de l'association n'est pas encore accessible.
Tous droits réservés 2001/2016 — HOSPIMEDIA

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire