vendredi 23 septembre 2016

La FHF fait le forcing auprès du gouvernement pour doper la télémédecine à l'hôpital

Sophie Martos
La Fédération hospitalière de France (FHF) a proposé, mercredi 7 septembre, lors de son université d'été, six axes d'amélioration afin de déverrouiller la télémédecine et stimuler les initiatives des acteurs de terrain.
 08.09.2016

Ces propositions sont le fruit d'une mission lancée en mai dernier par Frédéric Valletoux, président de la FHF, lors de la Paris HealthCare Week. Ce jeudi, le patron de la fédération publie une tribune dans nos colonnes appelant à amorcer le modèle économique de la télémédecine.

« Actuellement, les projets lancés en télémédecine sur le territoire sont riches mais n'ont pas de modèle économique pérenne. Nous souhaitons un financement à part entière », explique Céline Wasmer, directrice du pôle neurosciences du Centre hospitalier Sainte-Anne, l'une des coauteurs des propositions avec Élodie Hemery, directrice de l’Institut national des jeunes sourds, et le Dr Pierre Simon, ancien président de la Société de télémédecine (SFT).
Pour un déblocage rapide des moyens, la FHF propose d'instaurer un principe de tarification à l'activité des actes de télémédecine dès le prochain projet de loi sur le financement de la Sécurité sociale (PLFSS). « Par principe, cette rémunération s'effectuerait au moins sur la base du tarif existant par l'activité médicale correspondante au présentiel », précise la fédération.
Elle préconise également « de prévoir des modalités financières plus incitatives qui tiennent compte des spécificités de certaines filières » (comme la télé-imagerie) et de « valoriser des éléments particuliers » (la mobilisation de temps paramédical, l'organisation dans le domaine du vieillissement ou du handicap).
Un enjeu avec les GHT
La FHF recommande que les établissements puissent être accompagnés dans la préparation des projets de télémédecine qui verront le jour dans le cadre des groupements hospitaliers de territoire (GHT).
Elle souligne qu'une aide financière pour l'achat d'équipements et de matériels de télémédecine est indispensable. Cet investissement pourrait trouver sa source dans le plan dedeux milliards d'euros alloué à l'hôpital (dont 750 millions d'euros dédiés au numérique) annoncé par la ministre de la Santé, Marisol Touraine à la Paris HealtCare Week. « Cette lisibilité du volet télémédecine pourrait être donnée dès la première tranche du plan ayant vocation à être mise en œuvre avant la fin 2016 », précisent les auteurs de la mission.
La fédération propose une « évaluation médico-économique en continu » afin de suivre les pratiques de la télémédecine. Enfin, elle encourage la formation des professionnels de santé qui s'engageront dans les projets de télémédecine. « Un vrai travail est à faire avec les facultés de médecine », précise Céline Wasmer.
« Le déblocage de la télémédecine est attendu car c'est un atout pour fluidifier le parcours de santé du patient mais aussi un levier majeur de la structuration des GHT. C'est un outil d'efficience capable de faire des économies à l'Assurance-maladie », conclut-elle.  

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