lundi 29 août 2016

560 000 curistes en 2015 : le succès du thermalisme malgré les polémiques

22.01.2016


Rhumatismes, asthme, eczéma ou même troubles du sommeil et dépression  : pour soigner les affections chroniques, les cures thermales ont le vent en poupe, dopées par le vieillissement et la défiance grandissante vis-à-vis des médicaments, même si leur efficacité reste discutée.


En 2015, plus de 560 000 curistes (+ 2,5 %) ont séjourné dans les 89 stations thermales françaises, selon des chiffres dévoilés par le Conseil national des établissements thermaux (CNETh), avant l'ouverture ce jeudi du salon des Thermalies à Paris.
« C'est la sixième année de hausse d'affilée qui s'explique surtout par un phénomène démographique, le vieillissement de la population », a expliqué à l'AFP Claude-Eugène Bouvier, délégué général.

Alternative

Pour ce dernier, le thermalisme bénéficie également de la défiance des patients vis-à-vis des médicaments. « Les cures sont une alternative au gavage médicamenteux », indique-t-il.

L'efficacité de la médecine thermale est aussi mise en avant par le Pr Christian-François Roques, président du conseil scientifique de l'Association française pour la recherche thermale (AFRETh).
« Sur les 25 dernières années, 150 études ont été publiées démontrant l'efficacité » de cette pratique, dit-il, assurant que toutes ont été menées « de manière très rigoureuse » par « des investigateurs compétents » encadrés par un conseil scientifique irréfutable.

Scepticisme 

Pourtant, certains médecins, à l'instar de Théo Combes, ancien président du Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG), restent sceptiques « sur les allégations d'efficacité thérapeutique ».
« Je vois des patients qui, quelquefois reviennent en meilleure forme, quelquefois plus fatigués, ce qui contraste avec la publicité entourant les cures, dit-il. En tant que médecin, on doit faire la part des choses entre la publicité commerciale et le bénéfice réel pour le patient. La médecine thermale est un outil parmi d'autres [...]. Si c'était si miraculeux que cela, cela se saurait. »

0,15 % des dépenses 

« Le défi qui s'impose aux stations thermales, c'est évaluer leur intérêt économique. On est soucieux de l'utilisation des fonds publics », insiste M. Bouvier alors que l'Assurance-maladie prend en charge 65 % des cures (0,15  % des dépenses de l'Assurance-maladie). 

Le thermalisme génère 100 000 emplois directs, indirects ou induits. Selon le CNETh, le PIB thermal représente près de 500 millions d'euros dont 43 % reviennent aux budgets publics au titre des prélèvements fiscaux et sociaux. 71 % des communes thermales ont moins de 5 000 habitants. Souvent, l'activité thermale représente l'essentiel de leurs ressources. 

A. B.-I. (avec l'AFP)

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