mardi 14 juin 2016

L’anxiété au cours de la grossesse, c’est particulier

 03/06/2016

L’anxiété accompagnant la grossesse retient l’attention des chercheurs, mais des interrogations demeurent sur sa spécificité. Portant sur 354 femmes, une étude réalisée aux États-Unis a évalué la symptomatologie anxieuse et/ou dépressive par des questionnaires et des entretiens cliniques (à 20 et à 32 semaines de grossesse, puis à 2 et à 6 mois après l’accouchement).
Cette enquête a été conduite en milieu urbain, sur une population « ethniquement diversifiée », mais majoritairement « à faibles niveaux de revenus. » Elle a permis aux auteurs d’identifier « deux facteurs distincts » d’anxiété liée à la grossesse. Il s’agit d’inquiétudes relatives soit à la santé de l’enfant, soit à sa naissance. Ces deux sources de préoccupations anxieuses montrent des modes d’évolution « distincts » durant la période prénatale, mais des « associations modestes » avec les évaluations générales de l’anxiété et de la dépression, établies à partir des questionnaires et des entretiens  cliniques.

A prendre en compte pour le bien de la mère et de l’enfant

Pouvant se révéler « prédictive du poids de naissance et de troubles de l’humeur maternelle après la naissance », l’anxiété lors de la grossesse et du post-partum se démarque (de la symptomatologie anxieuse classique) par certaines caractéristiques : parité, âge lors de la première grossesse et lors de la grossesse actuelle, nombre de fausses-couches. Par exemple, comme on peut le concevoir a priori, les primipares «affichent une anxiété (relative à la périnatalité) plus marquée que les multipares. »
Les travaux sur ce thème confirment ainsi l’intérêt de porter une « attention clinique particulière » aux préoccupations anxieuses relatives à la maternité, et de développer des interventions thérapeutiques pour réduire les niveaux d’anxiété. En contribuant notamment à prévenir les troubles de l’attachement précoce qui compromettent le développement psychique harmonieux de l’enfant, ces interventions peuvent avoir une incidence bénéfique pour la mère comme pour l’enfant.
Dr Alain Cohen
RÉFÉRENCES
Robertson Blackmore E et coll.: Pregnancy-related anxiety: Evidence of distinct clinical significance from a prospective longitudinal study. J Affect Disord., 2016 ;197: 251–258.

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