mardi 14 juin 2016

Dépendance au travail pour le personnel hospitalier, une question de hiérarchie

 25/05/2016

La dépendance de travail, aussi appelée « workaholisme », est un concept relativement récent et qui n'est pas encore clairement défini. Les travaux ont abouti à des taux de prévalence très variables du fait de la diversité des modèles utilisés et des populations étudiées.
Dans cette nouvelle étude, les auteurs ont cherché à évaluer les caractéristiques de la dépendance au travail parmi le personnel médical de l'hôpital de Nantes.
Tous les médecins exerçant dans cet hôpital universitaire ont été invités à participer à une enquête basée sur deux questionnaires : un test évaluant le risque d’addiction au travail (WART-Work Addiction Risk Test) et un questionnaire (Job Contents Questionnaire) destiné à apprécier les exigences psychologiques, la latitude décisionnelle, le soutien social, les exigences physiques et l’insécurité liés au travail.

30 % des professeurs universitaires concernés

Au total, 444 médecins ont répondu à cette enquête avec un taux de réponse de 45 %. Parmi les répondants, 13 % sont considérés comme hautement dépendants au travail et 35 % comme légèrement dépendants. Les scores les plus haut d’addiction d’après le WART concernent les professeurs universitaires (30 % d’entre eux), puis les assistants (19 %) et enfin les praticiens hospitaliers (10 %). Ni l'âge ni le sexe ne sont associés à un risque plus élevé de dépendance.
En outre, l’examen des corrélations entre le score de WART et le JCQ indique que les sujets dépendants au travail occupent plus souvent un emploi avec des exigences élevées. Ces résultats doivent cependant être remis dans leur contexte, car les personnes les plus à risque sont probablement celles ayant le plus répondu à l’enquête.
La dépendance au travail affecte donc surtout les professeurs, qui ont le statut professionnel le plus élevé parmi les médecins dans la hiérarchie hospitalière. Cette étude met en évidence l'importance des contraintes et de la charge de travail, en lien avec des facteurs de vulnérabilité individuels. Ces facteurs de risque peuvent aider à identifier les moyens de prévenir et de gérer ce type de dépendance, grâce à l'amélioration des conditions de travail et des structures organisationnelles.
Dr Claire Lewandowski
RÉFÉRENCES
Rezvani A et coll. : Workaholism: are physicians at risk? Occup Med., 2014; 64: 410-6. doi: 10.1093/occmed/kqu081

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