mardi 10 mai 2016

Le Cese préconise d'élargir la médecine du travail aux chômeurs

10.05.2016
Maladies chroniques, hypertension, rechute de cancer... "10.000 à 14.000 décès par an seraient imputables au chômage en France, selon un avis du Conseil économique, social et environnemental (Cese) qui se réfère à une étude de l'Inserm. "Le chômage est désormais un problème majeur de santé publique", alerte l'avis du Cese. Présenté par Jacqueline Farache (groupe CGT), il dresse un bilan de santé alarmant des 5,76 millions demandeurs d'emploi.
 "Des études internationales (...) font état d'un risque de surmortalité multiplié par trois, soit un effet comparable à celui du tabagisme", poursuivent-ils. Une autre étude récente (Inserm, assurance maladie et assurance vieillesse) met en évidence l'état sanitaire général "dégradé" des demandeurs d'emploi: par exemple, les chômeurs et les chômeuses déclarent respectivement 2,32 et 1,71 fois plus fréquemment un "mauvais état de santé".
Par ailleurs, le chômage "accroît les troubles dépressifs et le risque suicidaire", selon le projet d'avis : "Pour une augmentation de 10% du taux de chômage, le taux de suicide tous sexes confondus augmente significativement de 1,5%." 
L'avis préconise de mieux documenter, par des études épidémiologiques, sociologiques et statistiques, les effets du chômage sur la santé. Il recommande aussi, en outre, un meilleur accompagnement des chômeurs, en leur proposant un "soutien psychologique", en les orientant vers un "premier bilan médical dès le premier entretien" à Pôle emploi, et en réfléchissant à élargir aux chômeurs le système de santé au travail.

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