samedi 5 mars 2016

Responsabiliser ou stigmatiser les patients ?

05/03/2016





Nous l’avons rapidement évoqué : l’Assurance maladie belge a récemment fait le choix de conditionner la prise en charge d’Ofev (indiqué dans la fibrose pulmonaire) à l’arrêt du tabac par les patients depuis au moins six mois. Ce sevrage sera vérifié par une analyse d’urine, ce qui exclut l’utilisation de substituts nicotiniques. Cette mesure de l’Assurance maladie belge suscite le débat Outre Qiévrain chez les professionnels de santé et au sein du grand public. Au-delà des critiques quasiment unanimes concernant le délai imposé et l’impossibilité de recourir à des substituts nicotiniques, sur le principe du conditionnement d’une prise en charge en fonction des habitudes de vie, les avis sont souvent à la fois tranchés...et partagés.

Responsable de tout !

Les opposants à un tel système établissent ainsi de longues listes des situations qui pourraient faire l’objet de restrictions similaires, listes destinées à révéler l’absurdité d’une telle mesure. « Et aussi plus de traitement pour les personnes qui souffrent d'hypertension ou de problème d'articulation à cause de leur obésité, elles n'ont qu'à maigrir, plus de traitement pour les anorexiques, elles n'ont qu'à manger, plus de traitement pour les cirrhoses du foie, faut arrêter de boire, plus de traitement pour les cardiaques, fallait faire 30' de sport par jour, plus de traitement pour les MST fallait utiliser le préservatif... et on peut continuer longtemps » s’insurge par exemple un lecteur du journal belge Le Soir. Une énumération à laquelle fait écho une réaction d’un professionnel de santé sur notre site qui propose : « Et la vieille dame et son col du fémur qui aurait dû faire attention de ne pas tomber, et celui avec son cancer du côlon qui s’est pas fait dépister assez tôt, et l’autre avec sa tentative de suicide pour licenciement, qui aurait dû trouver du boulot tout de suite », lance-t-il. Ces différents exemples tendent à rappeler qu’il est très difficile d’établir une limite raisonnable lorsqu’on tente de distinguer dans un état de santé ce qui relève ou pas de la responsabilité du patient.

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