mercredi 16 mars 2016

L'USP appelle tous les hôpitaux en psychiatrie à demander une dérogation à l'appartenance aux GHT



L'Union syndicale de la psychiatrie (USP), réunie en congrès les 4, 5 et 6 mars 2016, s'est positionnée par le vote d'une motion contre les futurs groupements hospitaliers de territoire (GHT), "nouvelles superstructures se superposant aux actuels services, pôles, hôpitaux" prévues par la loi de Santé. Pour l'USP, il s'agit d'un niveau supplémentaire de gestion avec un "risque de dilution des responsabilités". De plus, la notion de territoire, "très floue et très variable, risque de produire un éloignement géographique entre la prise de décision et les lieux de soins concernés, interrogeant les principes d'accessibilité, continuité, proximité, affichés par cette nouvelle loi". Le syndicat pointe aussi le risque, lié au "gigantisme, de l'augmentation de la bureaucratie et de son coût". Selon lui, la compétition "actuelle des établissements pour la conquête des territoires et de la position d'établissement support" illustre ce risque.
 
L'USP rappelle à cette occasion son positionnement sur la psychiatrie de secteur avec ses articulations et ses réseaux comme principe de fonctionnement, que "toute organisation se doit de garantir". Les représentants du syndicat soulignent que le modèle reste pour eux la sectorisation "sur une base collaborative". Ce modèle garantit selon eux une gestion spécifique de la psychiatrie et une enveloppe budgétaire répartie sur des critères géopopulationnels avec "abandon de toute référence à l'activité pour le financement". Aussi, ils appellent "l'ensemble des établissements en psychiatrie à demander une dérogation [à l'appartenance à un GHT] pour garder leur indépendance". 


Par ailleurs, entre autres motions, l'USP a voté un texte rappelant l'importance de la formation initiale et continue dans la formation de psychiatre, et soutenant une approche "généraliste et polyvalente" du métier. Cela implique pour l'internat en psychiatrie, selon l'USP, "une grande liberté dans le choix des stages" avec quatre semestres de psychiatrie générale, deux semestres de psychiatrie infanto-juvénile et deux autres semestres au choix (personnes âgées, addictologie, hors filière, psychiatrie médicolégale, stage en psychiatrie libérale...). À l'issue de cette formation, l'interne "pourra exercer en psychiatrie (adulte, enfant...) ou acquérir des compétences complémentaires, s'il le souhaite". De plus, les internes en médecine générale et en médecine du travail doivent pouvoir bénéficier de formation dans les secteurs de psychiatrie générale, souligne le syndicat. La formation "ne doit pas être exclusivement organisée par les universitaires", appuie l'USP, qui insiste sur la nécessité d'impliquer dans la formation des psychiatres hospitaliers, comme il est prévu dans leur statut. L'USP propose donc la mise en place d'une commission de l'internat en psychiatrie, chargée de la formation, comprenant des "représentants de l'ensemble des psychiatres quel que soit leur mode d'exercice".
Caroline Cordier 

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