vendredi 11 mars 2016

Les PUF inventent la librairie du futur

LE MONDE ECONOMIE| Par Alain Beuve-Méry
Un livre test est imprimé sur l'"Espresso Book Machine" à la librairie Blackwells de Londres, le 23 avril 2009. LEON NEAL/AFP
L’enseigne claque comme un fanion, au 60, de la rue Monsieur-le-Prince, dans le 6e arrondissement de Paris. En lettres blanches sur fond rouge, il est écrit PUF. Les Presses universitaires de France font leur grand retour au Quartier latin, après dix-sept ans d’absence. Ce nouveau lieu sera ouvert au public, à partir du samedi 12 mars.
On est très loin de la mythique librairie, fondée en 1921 et connue de tous les étudiants et professeurs. Située à l’angle de la place de la Sorbonne et du boulevard Saint-Michel, celle-ci avait définitivement baissé le rideau en 2005, remplacée par une enseigne de vêtements bon marché. Le cordon économique avec les PUF avait été tranché, lui, dès 1999.
Mais aujourd’hui, c’est en promouvant un concept radicalement nouveau que les PUF reviennent. Elles inventent la « librairie sans stock ». Dans cet espace, tous les ouvrages vendus seront imprimés sur place par l’Espresso Book Machine, situé dans l’arrière-boutique, qui sera accessible au public. Pendant les cinq minutes d’impression, les clients pourront déguster un café.

Tous les titres des PUF, soit 5 000 au catalogue, seront ainsi disponibles, dans la limite de deux contraintes techniques : ne pas excéder 850 pages et ne pas comprendre d’illustration en couleur. La couverture, elle, sera bien en quadrichromie. Pour les PUF, cette librairie doit servir à la fois de vitrine, de lieu de rencontre avec les auteurs – pour des séances de dédicace – et de lieu de recherche.

Un lieu unique en Europe

Les clients pourront consulter le catalogue des titres disponibles sur des tablettes et passer commande dans la foulée. Les nouveautés comme les titres du fonds seront vendus à leurs prix habituels. Deux libraires seront présents sur place pour renseigner les lecteurs.
Selon le directeur général des Presses universitaires de France, Frédéric Mériot, « il s’agit de créer un lieu hybride où le numérique est au service du papier et d’assurer une plus large diffusion du savoir ». Car au-delà, de celui des PUF, c’est un catalogue de plus de 3 millions de titres, extrait du domaine public mondial – la Bibliothèque d’Alexandrie, celle du Congrès américain, les fonds numérisés par Google, etc. –, qui sera accessible.
Pour le moment, ce lieu est unique en Europe, mais à New York, deux librairies ont déjà adopté des Espresso Book Machine. A terme, si cette technologie se développe à l’international, cela peut devenir un moyen de commercialiser les ouvrages à l’export.

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