L'idée d'un groupement hospitalier de territoire (GHT) psychiatrique associant les principaux établissements spécialisés des Bouches-du-Rhône ne provoque pas l'adhésion de tous les hôpitaux susceptibles d'être concernés au premier chef. En effet, si le CH Édouard-Toulouse à Marseille, l'un des plus gros établissements psychiatriques de la région, s'est fait le promoteur de ce projet (lire ci-contre), les autres gros hôpitaux des Bouches-du-Rhône avancent des positions divergentes sur le sujet.
La direction du CH Édouard-Toulouse, soutenue par l'Association des établissements participant au service public de santé mentale (Adesm), défend la pertinence d'un GHT spécialisé. Ce dernier regrouperait, selon le souhait exprimé fin 2015 par ce dernier, le CH Valvert à Marseille, ainsi que le CH de Montperrin à Aix-en-Provence. À ce GHT seraient associés plusieurs membres : l'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM), le CH de Martigues et éventuellement le CH d'Arles. Et récemment, la commission médicale d'établissement du CH de Montperrin a déclaré en effet vouloir aussi explorer les possibilités d'un GHT psychiatrique en rencontrant les représentants des CME et des collègues médicaux d'autres CH spécialisés.
Mais la CME du CH Valvert, autre gros hôpital psychiatrique phocéen, réunie le 15 mars, s'est positionnée pour intégrer, pour sa part, "un GHT polyvalent départemental avec adhésion à une communauté psychiatrique de territoire [CPT] forte". Cette configuration "permettra à l’ensemble des secteurs psychiatriques des Bouches-du-Rhône de travailler à un projet médical partagé, quelles que soient leurs modalités de gestion et de rattachement [CHU, CH, CH spécialisé]", estime la CME du CH Valvert. Et si les établissements spécialisés émettent des positions divergentes, une position de poids pourrait faire pencher la balancer en défaveur d'un GHT dédié à la psychiatrie : celle de l'AP-HM, qui a elle-même une activité en psychiatrie extrêmement importante, que ce soit pour la psychiatrie universitaire, de sur-spécialité et de recours mais également toute une partie des soins sectorisés sur le territoire. "On peut très bien imaginer un GHT généraliste dans lequel il y aurait une vraie place pour une filière psychiatrique et une reconnaissance de sa spécificité", a expliqué le 9 mars la directrice générale de l'AP-HM, Catherine Geindre à Hospimedia. Selon elle, il ne faudrait pas séparer les logiques somatiques et psychiatriques à travers des groupements séparés. Mais comme elle l'a conclu, les arbitrages appartiendront de toute façon in fine à l'ARS Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca). Affaire à suivre...
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