jeudi 11 février 2016

Vivre plus longtemps en tuant les vieilles cellules

LE MONDE Par Nathaniel Herzberg
Une équipe américaine a prolongé de 30 % l’espérance de vie moyenne de souris qui avaient été génétiquement modifiées pour favoriser l’élimination de cellules sénescentes.
Une équipe américaine a prolongé de 30 % l’espérance de vie moyenne de souris qui avaient été génétiquement modifiées pour favoriser l’élimination de cellules sénescentes. ROSLAN RAHMAN / AFP
Le monde, c’est bien connu, est séparé en deux. Il y a les optimistes, qui ne manquent jamais une occasion de rappeler les progrès presque incessants de l’espérance de vie. Et les pessimistes, prompts à rétorquer que, si le temps passé en bonne santé augmente, la durée de vie malade également ; et qu’en tout état de cause, progrès ou pas, chaque jour qui passe… nous rapproche de la mort. Pourtant, même ceux-là devraient s’incliner devant les résultats spectaculaires publiés mercredi 3 février dans la revue Nature.
Une équipe américaine, menée par Jan van Deursen, est en effet parvenue à prolonger de 30 % l’espérance de vie moyenne de souris en nettoyant leur organisme des cellules sénescentes. Mieux : avec cette opération, ils sont également parvenus à éliminer de nombreuses pathologies liées à l’âge et à augmenter donc leur espérance de vie en bonne santé.
Voilà des années que la sénescence titille les chercheurs. En 1961, Leonard Hayflick mettait en évidence cet état qui veut qu’à partir d’un certain temps les cellules cessent de se diviser. Elles ne sont pas encore mortes, mais ne vont déjà plus très bien. Pourquoi ce passage presque obligé ? Parce que ces cellules sénescentes favorisent la cicatrisation, montreront les uns ; parce qu’elles préviennent certains cancers et jouent même un rôle dans le développement embryonnaire, assureront d’autres.

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