vendredi 5 février 2016

Le CH Gérard-Marchant travaille à pallier les tensions sur ses lits d'hospitalisation en psychiatrie

 - HOSPIMEDIA
La directrice du CH Gérard-Marchant à Toulouse a évoqué, à l'occasion de ses vœux, des réflexions menées sur la gestion des urgences et les séjours longs en psychiatrie, afin d'apaiser la pression sur l'occupation des lits dans un contexte de forte hausse d'activité. L'année 2015 a en outre été marquée par l'aboutissement de nombreux projets.
Le CH Gérard-Marchant à Toulouse (Haute-Garonne) a connu en 2015 "une très forte activité", comme les années précédentes, en particulier dans les unités d'hospitalisation complète et les centres de consultations, a annoncé la directrice de l'établissement spécialisé en psychiatrie lors de la cérémonie des vœux. Catherine Pasquet a précisé dans son discours, dontHospimedia a eu copie, que plus de 14 000 personnes avaient été prises en charge, soit 2% de plus qu'en 2014. "Ce qui nous ferait presque regretter de ne pas être en T2A", a-t-elle plaisanté. Et d'appuyer que cette situation était d'autant plus remarquable que "cette poursuite de l'activité s'est effectuée dans un contexte de pénurie de compétences médicales". Elle a en effet signalé qu'un "nombre important de postes de psychiatres sont restés vacants, vacances qui se résorbent progressivement depuis l'automne dernier" et remercié la communauté médicale "pour sa très forte implication". La pression sur les lits d'hospitalisation se traduit par des "sureffectifs patients", c'est‐à‐dire des taux d'occupation supérieurs à 100%, a-t-elle expliqué : "C'est un phénomène qui nous préoccupe beaucoup car il conduit à des dysfonctionnements dans la prise en charge des patients, leurs conditions d'accueil et aussi les conditions de travail des agents".

Réflexions sur la gestion des urgences et les séjours longs

Catherine Pasquet a énuméré les causes de ces tensions capacitaires. À savoir, la croissance démographique de l'agglomération toulousaine, "les fractures de la société qui ont un impact sur les souffrances psychiques des jeunes et des adultes" et le fait que les cas "les plus lourds" viennent à Gérard-Marchant. Les conditions de gestion des lits et d'orientation des urgences sont également à réinterroger, a-t-elle annoncé, précisant que l'hôpital allait continuer à mener cette réflexion avec ses partenaires du CHU de Toulouse et des cliniques voisines de Beaupuy et des Cèdres (groupe Capio). "Nous avons également lancé une réflexion de fond sur les séjours longs des patients, afin de raccourcir les durées de séjour de certains de nos patients, avec l'idée que l'hôpital ne pouvait pas devenir un cadre de vie mais devait rester une étape dans le parcours de soins et de vie", a poursuivi la directrice. Elle a souligné que cet enjeu important, touchant aux pratiques internes, était appréhendé en partenariat avec les établissements du secteur social et médico-social. Par ailleurs, elle a fait un point sur la situation financière : "Nous allons terminer l'exercice 2015 avec un déficit plus bas que prévu mais un peu plus élevé qu'en 2014, de l'ordre de 500 000 €, soit près de 1% de nos recettes." Sauf aide exceptionnelle, a poursuivi Catherine Pasquet, ce déficit "devrait perdurer pendant plusieurs années en raison du contexte national (l'exécution de la seconde année du plan triennal d'économies) et pour des raisons spécifiques à Gérard-Marchant". Elle a en conséquent annoncé que les efforts pour rationaliser la gestion et les dispositifs seront maintenus : "un arbitrage rigoureux sur les dépenses, la recherche de la performance pour les fonctions support et les services logistiques ; la simplification de notre organisation et de notre fonctionnement ; des choix à opérer quant à la pertinence des dispositifs de soins".

De nombreux projets aboutis en 2015

Les intervenants à la cérémonie des vœux sont également revenus sur les projets réalisés ou en cours. Le président du conseil de surveillance, François Chollet, et le président — récemment réélu — de la commission médicale d'établissement, le Dr Radoine Haoui, ont mis en exergue les nombreux projets aboutis en 2015. Et de citer notamment : le lancement de la fédération régionale de recherche en psychiatrie et santé mentale (Ferrepsy) et ses premiers travaux lancés sur le thème de la contention ; l'inauguration du centre de soins des Arènes ; le lancement de Psydom 31, service d'HAD innovant issu d'un partenariat public-privé ; ou encore l'inauguration de l'équipe mobile d'intervention du handicap psychique (Emihp) en octobre. Enfin, parmi les premières perspectives pour 2016 ont été cités : l'inauguration de Psydom 31 le 16 mars prochain ; l'attente de l'accord de l'ARS Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées sur un projet de centre de soins à Bessières ; l'étude sur l’implantation de la faculté d'odontologie rendue en juin prochain ; le début des travaux de construction d'une nouvelle unité de soins à destination des personnes âgées.
Caroline Cordier 
Tous droits réservés 2001/2016 — HOSPIMEDIA

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire