jeudi 14 janvier 2016

Quoi de plus high tech qu’une visite à domicile !




Capture d’écran de l’application Pager
New York, le samedi 16 janvier 2016 – L’automédication est on le sait beaucoup plus développée outre-Atlantique qu’en France. La disponibilité des médicaments au sein de véritables supermarchés ouverts souvent 24h/24 explique en partie cette tendance. La cherté des soins oriente également un grande nombre d’Américains vers ces drugstores, face à des symptômes qu’ils estiment pouvoir soigner seuls. Il est cependant des cas où la consultation d’un médecin est souhaitée. Difficile pourtant toujours de s’y résoudre, en dehors des périodes d’ouverture des cabinets, quand une visite aux urgences est facturée 1 233 dollars en moyenne ! Les nouvelles technologies tentent de répondre depuis quelques années à cet écueil : les sites internet dispensant des conseils médicaux ne connaissent pas la crise outre-Atlantique. L’Association américaine de télémédecine (ATA) estime ainsi que des affections bénignes ont poussé 450 000 personnes à consulter un médecin sur le web l’année dernière !

Faire du vieux avec du neuf

La conjonction entre le système de santé américain (avec ses difficultés d'accès pour une large part de la population) et la place prise par les nouveaux modes de communication dans le domaine de la santé pourraient paradoxalement sonner le retour de la visite à domicile. Aujourd’hui, celle-ci a quasiment disparu du paysage médical américain, quand elle était très répandue dans les années 30. S’inspirant du réseau SOS médecins existant en France, trois dynamiques entrepreneurs (le Français Gaspard de Dreuzy, le Suisse Philip Eytan et Carlos Salazar cofondateur d’Uber) se sont associés pour créer l’application Pager.
Sur cette plateforme, on renseigne rapidement ses symptômes et l’interface de "triage" vous oriente alors soit vers une consultation aux urgences (en cas de gravité apparente de la situation), soit vers une téléconsultation, soit enfin vers une visite à domicile. Pager collabore en effet avec le réseau Envision Health et peut donc proposer une consultation au domicile du patient dans les deux heures. « C’est de la santé sur demande. On va trouver la bonne personne au moindre coût pour traiter ce que vous avez » résume Philip Etyan. Le tarif de la visite à domicile s’élève à 200 euros, soit un coût bien moins élevé que celui d’une consultation aux urgences. D’autres sociétés surfent sur la même tendance, telle la start-up californienne Heal dont les tarifs se révèlent plus compétitifs (99 euros la visite ordinaire). Fortes de leur succès en 2015, les deux applications espèrent dans les semaines à venir pouvoir élargir leur champ géographique d’utilisation et proposer également leurs services à des entreprises (les consultations seraient alors réalisées au sein de la société dans des espaces adaptés !). Ces innovations témoignent en tout état de cause comment certaines techniques numériques peuvent favoriser le retour à des valeurs anciennes et éprouvées !
Léa Crébat

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