Dans une lettre ouverte publiée ce mardi dans le Morgen, soixante-cinq psychiatres, psychologues et professeurs d'université s'opposent à la banalisation de l'euthanasie pour souffrances psychiques. Ils demandent au gouvernement de changer la législation.
Chaque année, en Belgique, environ deux mille euthanasies sont pratiquées, deux à trois pourcents d'entre elles l’étant en raison de souffrances psychiques "insupportables", ce qui représente plus ou moins un cas par semaine.
Les signataires de cette carte blanche ne s’opposent pas à l'euthanasie en cas de souffrances psychiques mais ils estiment qu'elle n'est pas la réponse adéquate. Pour eux, il s'agit de faire la différence entre maladie somatique, maladie du corps et maladie psychique, maladie de l'esprit.
Remise en cause du travail psychiatrique
Ariane Bazan est chargée de cours à l'ULB à la Faculté des sciences psychologiques et de l’Education. Elle figure parmi les signataires et explique que c'est tout le travail d'un psychiatre qui est remis en cause : "Comment voulez-vous que nous nous engagions d’une telle façon avec les patients qui, en théorie, en principe, savent qu'il y a une case B, celle de l’euthanasie".
Impossible de travailler avec une deuxième pensée dit-elle. Elle se prononce, comme les autres signataires, pour un changement de la loi : "Pour un changement de la loi, pour que la loi rende impossible cette lecture qui fait que l’euthanasie est appliquée en ce moment dans certains cas pour seules maladies psychiques".
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