lundi 19 octobre 2015

Olympe de Gouges voulait se souvenir du peuple

Par Geneviève Fraisse, Philosophe et historienne de la pensée féministe — 

L’auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, en 1791, n’a pas eu sa place au Panthéon. Une ironie de l’histoire ? Son buste devait être installé mercredi à l’Assemblée nationale au côté de celui de Jean Jaurès. Mais il ne sera pas prêt à temps…

C’est une anecdote, ou plutôt un événement : en 2013, Olympe de Gouges remporta le suffrage ouvert aux internautes pour être accueillie au Panthéon, lieu que la patrie «reconnaissante» offre aux grands hommes. Le gouvernement, exactement la présidence de la République, souveraine en la matière, en décida autrement et écarta le résultat du vote. Le peuple, les votants, les citoyens avaient tort. Mais cette année, l’Assemblée nationale, Chambre des représentants du peuple, accueillera cette «grande femme», très symboliquement : mercredi 21 octobre, son buste devait faire symétrie avec celui de Jean Jaurès dans la salle des Quatre Colonnes. Cette salle est l’espace le plus public de la maison de notre République. Olympe de Gouges n’obtint pas la reconnaissance de la patrie, mais elle est accueillie par la maison du peuple…


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