vendredi 18 septembre 2015

Première française : des spermatozoïdes humains obtenus in vitro

17.09.2015

Une révolution dans le champ de la PMA : il va être possible d’obtenir des spermatozoïdes humains complets in vitro à partir de prélèvements de cellules souches germinales effectués chez des hommes infertiles. C’est la découverte effectuée par la société Kallistem, start-up issue de l’institut de génomique fonctionnelle de Lyon (CNRS/Inra/Ecole normale supérieure de Lyon/ Université Claude Bernard Lyon 1). La technologie a été présentée lors d’une conférence de presse le 17 septembre 2015 à Lyon.


Les chercheurs ont réussi pour la première fois à produire fin 2014 in vitro des spermatozoïdes humains. Pour cela, ils ont isolé des tubes séminifères, lieux de production des spermatozoïdes, à partir de tissu testiculaire. Ils ont ensuite pu assurer un confinement propice des tubes séminifères pour une spermatogenèse intégrale très proche des conditions in vivo. A cette fin, ils ont conçu un bio réacteur utilisant du chitosane : une substance naturelle, présente dans la paroi de champignons ou pouvant être produite à partir de chitine, composant la carapace de crustacés. Le phénomène de la spermatogenèse in vitro dure 72 jours.

Cette découverte ouvre des pistes thérapeutiques pour préserver la fertilité des garçons pré-pubères soumis à un traitement gonadotoxique, comme certaines chimiothérapies. Plus de 15 000 jeunes patients atteints de cancer seraient concernés dans le monde. Cette technique pourra également être appliquée aux 12 000 hommes adultes souffrant d’infertilité non pris en charge par les technologies actuelles. A partir d’une biopsie testiculaire effectuée chez ces hommes infertiles, les chercheurs pourront obtenir in vitro des spermatozoïdes par maturation des spermatogonies. Spermatozoïdes qui seront utilisés en fécondation in vitro et, pour les plus jeunes patients, pourront être conservés jusqu’au désir de paternité.

La qualité des spermatozoïdes produits par cette méthode va être étudiée chez des ratons nés de ces gamètes, puis chez l’humain où les spermatozoïdes obtenus in vitro seront analysés d’un point de vue biochimique et épigénétique. Des évaluations cliniques seront ensuite effectuées.

Dr Alain Dorra

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