6 Français sur 10 estiment qu’il ne leur manque rien, du moins rien de matériel, pour être heureux. Un signe de sagesse ? Dans le vieux duel qui oppose, depuis l’époque de Socrate, les gourmands idolâtres de l’“avoir” aux explorateurs passionnés de l’“être”, les seconds seraient-ils sur le point de l’emporter ? On peut l’espérer… Mais ce chiffre sorti de notre sondage exclusif nous renseigne aussi sur une mutation plus profonde. Si les héros du roman de Perec, “Les Choses”, incarnaient l’esprit des Trente Glorieuses en cherchant passionnément à s’acheter des meubles, aujourd’hui c’est moins la possession de biens manufacturés que l’accès à des usages passagers et à des expériences uniques qui est vécu comme un idéal, brouillant ainsi les anciennes frontières entre “être” et “avoir”. Serions-nous entrés dans l’âge du faire ?
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