jeudi 24 septembre 2015

En Italie, les plus de 60 ans boudent le préservatif et s’exposent aux IST

23.09.2015

En Italie comme ailleurs, les seniors ont tendance à bouder le préservatif. Non pas parce qu’ils n’ont plus aucune activité sexuelle : « Ils sont beaucoup plus actifs que les moins de quarante ans », explique la psychologue Emanuela Napoli de l’Institut de sexualité clinique de Rome. Une constatation corroborée par les chiffres publiés par l’institut de recherches Censis sur la sexualité des plus de 60 ans. De l’autre côté des Alpes, sept personnes sur dix âgées entre 61 et 70 ans et quatre sur dix ayant entre 71 et 80 ans ont des relations sexuelles régulières satisfaisantes. « À soixante-dix ans, ils font l’amour environ une fois par semaine. Les plus de soixante ans parlent pudiquement de quatre rencontres, voire plus, par semaine ! », confie Emanuela Napoli. Une sacrée moyenne par rapport aux moins de 30 ans dont seulement 7 % ont des relations sexuelles quatre fois par semaine. « Les plus de 60 ans sont moins stressés. Les enfants sont partis, l’heure de la retraite a sonné, ils ont donc plus de temps et sont plus réceptifs à l’appel de la sexualité », analyse Emanuela Napoli.

Infection à VIH

Peu utilisent le préservatif, ce qui les expose au risque d’infection sexuellement transmissible (IST). « Paradoxalement, le troisième âge se sent immunisé et ne pense pas au risque de maladies graves, comme l’infection à VIH », estime Emanuela Napoli. Les chiffres sont là. « Les pathologies comme l’herpès simplex, les vaginites, les condylomes ont augmenté de 35 % chez les plus de 65 ans depuis dix ans », indique le Dr Fabio Rinaldi, président de l’IHRF (International Hair Research Foundation). Autre donnée inquiétante : l’augmentation de 25 % de cas d’infections à VIH parmi les plus de cinquante ans entre 1990 et 2010 alors que la tendance est à la baisse en ce qui concerne les autres tranches d’âge. Le scénario est identique en ce qui concerne les cas de syphilis, multipliés par 10 entre 2001 et 2009 et de gonorrhées qui ont quasiment doublé entre 2004 et 2009. Pour Emanuela Napoli, il est nécessaire de sensibiliser dans cette tranche d’âge, en impliquant les médias et « les médecins de famille qui excluent a priori le fait que les plus de 60 ans peuvent avoir une vie sexuelle importante pour faire passer un seul message : sans protection, toutes les tranches d’âge sont à risque de maladies sexuellement transmissible ».

Ariel F. Dumont

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