vendredi 18 septembre 2015

BALADE MATRIMONIALE SUR LA PISTE DES FEMMES DU TREIZIÈME

Par Emmanuèle Peyret 18 septembre 2015

Dans le cadre des Journées du patrimoine qui se déroulent ce week-end, visite guidée de l'héritage féminin de la capitale en un arrondissement, le XIIIe.

A 14 heures, ce mardi de septembre, rendez-vous était pris sous la statue de Philippe Pinel, devant la Pitié-Salpêtrière, point de départ d’un parcours «matrimoine» dans le XIIIearrondissement de Paris, consistant à débusquer entre les murs, bâtiments, et statues du XIIIe des femmes, des féministes, du féminisme. Bref à procéder à une autre lecture des rues de Paris qu’en admirant un patrimoine burné. L’une des balades à faire et à suivre ce week-end dans la capitale.
Matrimoine ? Voilà une idée astucieuse, initiée par le collectifOsez le féminisme, et l’association HF Ile-de-France. Avec, pour nous guider tambour battant, Edith Vallée, docteure en psychologie, auteure, entre autres, d’ouvrages sur le choix de ne pas avoir d’enfants. Mais pourquoi diable la statue de Pinel (1749-1826) ? «Parce que c’est lui qui a libéré les aliénées de la Salpêtrière, en ôtant leurs chaînes», explique Edith Vallée, courant dans les allées de l’hôpital, après un petit point de présentation dans le square Marie-Curie (la femme qui a le plus de rues à son nom en France). La Salpêtrière, haut-lieu d’enfermement des femmes au XVIIe siècle – et longtemps après –, marginales, prostituées, cartomanciennes, faiseuses d’ange, mendiantes. Tout était alors prétexte à enfermer et aliéner les femmes, parfois même à les tatouer et les déporter pour peupler les nouvelles colonies, comme le Québec ou la Louisiane. Ce samedi, Edith et deux camarades seront «en grande robe blanche» pour donner à entendre les textes sur ces«aliénées», hystériques de Charcot par exemple.

Gorille qu’on chatouille

Dans la cour de la Salpêtrière, on croise aussi l’ombre un peu triste de Madeleine Pelletier, première femme psychiatre au début du XXe siècle, socialiste libertaire tendance anar, issue d’un milieu pauvre, d’où elle parvint à s’extraire par ses propres moyens pour conquérir de haute lutte un métier masculin. 

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