dimanche 19 juillet 2015

Laïcité à l’hôpital : un nombre limité de « situations problématiques », selon la FHF

Anne Bayle-Iniguez
| 15.07.2015
À la demande du président Frédéric Valletoux (et juste après les attentats de Paris en janvier 2015), la Fédération hospitalière de France (FHF) a mené l’enquête auprès de 172 établissements* publics sur la mise en œuvre du principe de laïcité à l’hôpital et sur les difficultés éventuelles rencontrées sur le terrain.

Selon les établissements, on retrouve des situations « problématiques » relatives à la laïcité avec des patients ou leur famille dans un hôpital sur trois (32 %) et avec des professionnels dans un hôpital sur cinq (20 %).

Force du compromis

Avec les usagers et leurs proches, les difficultés recensées portent notamment sur des demandes d’alimentation spécifique ou de prise en charge par des femmes uniquement, la pratique du culte ou de la prière (dans les espaces communs ou en chambre double), des revendications d’affichage des plannings des offices, de crèches de Noël... Les hôpitaux connaissent également des cas de prosélytisme religieux.


S’agissant des professionnels, les hôpitaux relèvent des cas d’affichage de signes extérieurs d’appartenance à une communauté religieuse (croix et voiles notamment), des tensions entre communautés à la faveur de certains événements ou encore des difficultés à répondre favorablement à des demandes particulières lors de fêtes religieuses ou périodes spécifiques.

La FHF précise que certains hôpitaux ont rapporté des cas d’incivilité et de violences qui n’ont rien à voir avec la laïcité. Certains témoignages sont la preuve d’une « méconnaissance de ce qu’il est attendu des professionnels et des usagers », regrette la fédération.

Seul six hôpitaux sur dix possèdent un lieu multicultuel ou confessionnel. Toutefois, « la plupart des situations semblent pouvoir être traitées par le dialogue et avec des positions modérées et de compromis ».

Mieux former les médecins à la laïcité

La commission des usagers de la FHF suggère de mettre en place systématiquement des référents laïcité dans les établissements (seuls 22 % des hôpitaux en sont aujourd’hui pourvus).

« Primordiale », la formation des acteurs du soin (et de l’accueil) au principe de laïcité devrait être renforcée, notamment dans le cadre de la formation médicale initiale. L’idée est surtout d’analyser des situations concrètes (naissances, transfusions, césariennes...) pour mieux gérer les difficultés éventuelles. Enfin, l’Observatoire de la laïcité – qui dépend du Premier ministre – pourrait produire un guide pratique sur le sujet.

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