mardi 23 juin 2015

C’est arrivé le 23 juin 1097 Mort de Trotula

23.06.2015

La Dame de Salerne est considérée comme le premier médecin femme ou sage-femme. La « sapiens mulier de magistra » qui dirigea pendant quelques années l’école de Salerne, la plus fameuse école médicale du Moyen Age avant l’école de Montpellier, fut tellement vénérée qu’on dit qu’à ses funérailles une foule s’étendant sur plus de trois kilomètres suivait son cercueil.


Trotula di Ruggerio ou, plus simplement, Tortula, qui a été la femme du célèbre médecin salernitain Platéarius l’ainé, a joui tout au long du Moyen Age et jusqu’à la Renaissance d’une notoriété considérable pour trois de ses ouvrages – Les Maladies des femmes, Traitements pour les femmes, et Soins cosmétiques pour les femmes – réunis collectivement sous le nom de Trotulla.

Le premier traité de cosmétique

Dans De ornato Mulierum (Comment rendre les femmes belles), Tortula énumère diverses techniques pour blanchir les dents, purifier la peau, s'épiler ou colorer les lèvres. On peut considérer cet ouvrage, le Tortula minor comme, le premier traité de cosmétique.

De passionibus mulierum ante, in et post-partum (Les maladies des femmes avant, pendant et après l'accouchement) ou Tortula major peut être considéré pour sa part comme le prmier vrai traité de gynécologie et d'obstétrique jamais écrit. En y affirmant dans cet ouvrage qu’enfanter dans la douleur n’était pas un fait ineluctable, elle s’attira sans doute les foudres des autorités religieuses. L’ouvrage, divisé en vingt-sept sections, compile les principaux problèmes de santé liés au sexe féminin, tels que ceux liés aux règles et à l'accouchement.

Dans le prologue, Tortula écrit : « Puisque donc les femmes sont par nature plus faibles que les hommes, par conséquent sont plus fréquentes chez elles les maladies, surtout dans les parties vouées à l'œuvre de la nature; et comme ces parties se trouvent en des endroits secrets, les femmes par pudeur et fragilité de condition, n'osent pas révéler à un médecin les angoisses causées par ces maladies. C'est pourquoi émue de leurs malheurs et à l'instigation d'une certaine matrone, j'ai commencé à examiner avec attention ces maladies qui frappent très souvent le sexe féminin ».

Dans son ouvrage Curandarum aegritudinum mulierorium ante et post-partum (Traitement des femmes malades avant et après l'accouchement), Tortula pose les fondements de la médecine féminine et ce sont les soins à donner qui sont décrits avant tout. Les problèmes abordés sont variés, allant du coup de soleil à la stérilité. Les remèdes font souvent appel à des mélanges d'herbes et d'épices. La plupart des traitements trouvent leur source dans la tradition orale des régions méditerranéennes, plutôt que dans des textes arabes ou de Galien.

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