lundi 18 mai 2015

Fatma Bouvet de La Maisonneuve, une psychiatre au cœur de la cité

Le Point Afrique - Publié le Par 

PORTRAIT. Cette Méditerranéenne d'origine tunisienne a fait de l'écoute profonde des femmes, de la cellule familiale et de notre société son chemin de vie.


Fatma Bouvet de La Maisonneuve, médecin psychiatre spécialisée en addictologie.
Fatma Bouvet de La Maisonneuve, médecin psychiatre spécialisée en addictologie. © DR
Elle a fait de son métier un véritable sacerdoce. Psychiatre spécialisée en addictologie, Fatma Bouvet de La Maisonneuve a ouvert la première et unique consultation d’alcoologie pour femmes à l’hôpital Sainte-Anne à Paris. Elle vient de publier son troisième livre Enfants et parents dans la souffrance (éditions Odile Jacob). Si la silhouette est frêle, la voix est décidée et chaleureuse. Fatma Bouvet de la Maisonneuve a visiblement la vocation de psychiatre chevillée au corps, ou plutôt au cœur. Elle parle avec conviction et talent de son métier et de son engagement, qu’on imagine volontiers entier, auprès de ses patients en souffrance. Son nom à lui seul traduit un parcours singulier, qui lie un prénom joliment maghrébin à un nom très vieille France. Née Fatma Dellagi, elle est d’origine tunisienne mais est née à Alger. "Mes parents voulaient aider à la construction de l’Algérie post indépendance. Ils étaient très attachés à la décolonisation du Maghreb. Ma mère a donc fini ses études à Alger tandis que mon père y enseignait. J’ai grandi dans une famille très attachée aux valeurs humanistes de gauche, à la justice sociale", dit-elle.

Une femme tournée vers l'autre

Un atavisme tourné vers l’autre qui la poussera alors à étudier la médecine à Tunis. Sortie majore du concours de spécialité en psychiatrie, Fatma Bouvet de La Maisonneuve a pu alors bénéficier d’une bourse pour étudier l’addictologie à l’hôpital Sainte-Anne. Le choix d’une spécialité pour un médecin n’est jamais anodin. Alors qu’on s’imaginerait bien naïvement que pour choisir la psychiatrie, il faut nécessairement aimer plonger dans les méandres éthérés de la psyché humaine, Fatma Bouvet de La Maisonneuve s’amuserait presque de ce cliché. "J’étais une très bonne élève, mais avec un esprit très pratique. J’avais beaucoup de mal avec l’abstraction et voulais aider de façon concrète et rapide. J’ai choisi la psychiatrie car, tout en étant une science, le matériau premier en est au final l’humain", explique-t-elle.

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