jeudi 16 avril 2015

Genève : sociothérapeute égorgée, le dossier accablant de la psychiatrie pénitentiaire

SUISSE 8 avril 2015


M. Alex Baur rapporte : « Le corps d’Adeline M. a été retrouvé la gorge tranchée. Le détenu Fabrice Anthamatten a assassiné la sociothérapeute Adeline M. pour ensuite prendre la fuite. La victime, Adeline M. était une sociothérapeute expérimentée qui avait déjà fait plus de 200 sorties accompagnées avec des condamnés. Reste qu’elle n’était pas criminologue et qu’elle n’avait que peu connaissance du dossier.
« Sa tâche consistait à accompagner les condamnés et à faire un rapport de ses observations. D’autres prenaient les décisions. Adeline M. devait tabler sur le fait qu’on ne l’envoyait pas dans la nature avec un assassin dangereux. « Nous n’avons jamais pensé à la possibilité d’une chose tellement atroce que celle qui est arrivée à Adeline », a admis la directrice du service de psychiatrie pénitentiaire. Pourtant, dix ans auparavant, Anthamatten avait ligoté deux femmes, les menaçant de mort, pour les torturer et les violer« .
Le violeur récidiviste Fabrice Anthamatten passait pour un détenu modèle. C’est pourquoi l’appareil de la bureaucratie judiciaire pouvait continuer à dormir sur ses deux oreilles, sans jamais devoir se poser les questions, pourtant très habituelles, de la dangerosité criminelle.
Alex Baur dénonce, dans Die Weltwoche, une grossière erreur d’appréciation de la dangerosité criminelle de la part des soi-disant experts.
« Si on avait fouillé plus tôt la cellule 468 de la prison de Champ-Dollon, le détenu Anthamatten n’aurait probablement jamais bénéficié de sorties accompagnées." 

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