dimanche 15 mars 2015

Des lignes directrices pour la pharmacothérapie des troubles du comportement

12/03/2015


L’élaboration de lignes directrices (guidelines) dans la pratique médicale permet d’harmoniser les conduites à tenir pour traiter les affections concernées. Comme le montre The Canadian Journal of Psychiatry en publiant un article auquel une douzaine de coauteurs (psychiatres, pédiatres, pharmacologues) ont collaboré, la pédopsychiatrie bénéficie aussi de ces préconisations élaborées par des groupes de consensus multidisciplinaires.
L’objectif est ici de définir des propositions « fondées sur des données probantes de la pharmacothérapie » pour répondre aux troubles du comportement, fréquents chez l’enfant et l’adolescent (hyperactivité, opposition, provocation, agressivité, troubles des conduites). Les auteurs ont étudié les prescriptions relatives aux Troubles Déficitaires de l’Attention avec Hyperactivité (TDAH), au Trouble Oppositionnel avec Provocation[1] et au Trouble des Conduites, les médicaments proposés ayant été testés dans des essais contrôlés versus placebo.

Au terme de ces études, les recommandations à propos de ces traitements pharmacologiques sont classées en quatre catégories : deux préconisations positives (« forte, en faveur » ou « conditionnelle, en faveur ») pour les médicaments recommandés ; et deux préconisations négatives (« forte, contre » ou « conditionnelle, contre ») pour les médicaments déconseillés. Lorsque de « graves comportements perturbateurs » viennent émailler les TDAH, les auteurs recommandent ainsi de recourir « en premier aux médicaments du TDAH » (les psychostimulants), car « les autres médicaments ont des effets indésirables » et « peu d’éléments probants » pour justifier leur utilisation. Si les jeunes patients répondent mal aux psychostimulants, les auteurs préconisent alors de recourir à la rispéridone, car ce neuroleptique « compte le plus de données probantes pour traiter le comportement perturbateur ou agressif », y compris en l’absence de TDAH, mais la possibilité d’effets indésirables plaide pour une utilisation plutôt « conditionnelle. » Et quelle que soit la prescription médicamenteuse envisagée, les auteurs rappellent qu’elle ne devrait intervenir qu’après avoir constaté, au préalable, l’effet « insuffisant » des interventions psychosociales pour obtenir l’amélioration escomptée.
[1]http://aqnp.ca/documentation/developpemental/le-trouble-dopposition-provocation/
Dr Alain Cohen

RÉFÉRENCE
Gorman DA et coll. : Canadian guidelines on pharmacotherapy for disruptive and aggressive behaviour in children and adolescents with Attention-Deficit Hyperactivity Disorder, Oppositional Defiant Disorder, or Conduct Disorder. Can J Psychiatry, 2015; 60: 62–76.

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