jeudi 19 février 2015

Le taux de décès des usagers de drogues dix fois plus élevés qu’en population générale en Europe

18/02/2015

Le Centre de surveillance européen des drogues et desaddictions (EMCDDA) vient de publier le sinistre portrait de la mortalité au sein des usagers de drogue européen. Selon l’EMCDDA, plus de 6 000 usagers de drogues meurent d’une overdose chaque année dans l’Union européenne.
En se basant sur des études de cohortes de consommateurs de drogues, issus de neuf pays européens, et totalisant 31 000 participants, ils ont calculé que le taux de décès toutes causes étaient de 14,2 pour 1 000 personnes-années, soit 10 fois plus qu’en population générale. Il y avait cependant de disparités géographiques, puisque ce taux oscillait entre 3,5/1 000 personnes-années (Malte) et 22,7/1 000 personnes années (Pologne) selon les cohortes. La majorité des décès par overdose intervenaient chez les 1,3 million de consommateursd’opioïdes recensés en Europe en 2014. Les auteurs précisent d’ailleurs que la population européenne de consommateurs d’opioïdes était vieillissante et rencontrait de plus en plus de problèmes de santé.

L’overdose : première cause de décès des consommateurs de drogue

Parmi les morts documentées, les overdoses représentaient 35 % des causes de décès, une infection par le VIH était associée à 14 % des décès dont elle était la première cause médicale. Venaient ensuite lespathologies de l’appareil circulatoire (9 %) et du système respiratoire (5 %), et les suicides (5 %). Dans la moitié des cas, la cause de décès était externe : overdose, suicide, violence ou accidents. Les auteurs estiment que les décès des consommateurs de drogues sont, dans leur grande majorité, « prématurés et évitables ».

Le VIH et les overdoses font moins de victimes

En comparant ces résultats à ceux de l’étude COSMO menée dans les années quatre-vingt-dix dans huit pays européens, les auteurs notent que la mortalité des usagers de drogues a baissé, entraînée par la diminution de la mortalité liée aux infections par le VIH et aux overdoses. Ils précisent cependant, que cette nouvelle estimation n’a que deux sites en commun avec l’étude COSMO, ce qui limite la portée de la comparaison. Les auteurs plaident d’ailleurs pour que d’avantage de cohortes de grande taille soient montées dans les pays de l’Union européenne.
Damien Coulomb
Le nombre de nouveaux produits de synthèse en légère baisse en 2014
L’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) a actualisé la liste des nouveaux produits de synthèse répertoriés par l’ensemble des partenaires du réseau SINTES (Système d’identification national des toxiques et des substances). En 2014, 34 substances nouvelles en circulation ont été identifiées, soit une légère baisse par rapport à 2013 (37 substances). C’est la première fois depuis 2000 que le nombre d’identifications n’augmente pas. Au total, 154 nouveaux produits de synthèse ont été identifiés au moins une fois sur le territoire français depuis l’année 2000 et l’activation du réseau.
Les cannabinoïdes de synthèse, les cathinones et les phénéthylamines sont les familles chimiques les plus représentées, avec également une progression des représentants des nouvelles familles chimiques comme les arylcyclohexylamines dont le mode d’action est similaire à celui de la kétamine, et les arylakylamines.
En Europe, 81 nouveaux produits de synthèse ont été identifiés en 2013. Ce nombre est en constante augmentation depuis 2000.

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