jeudi 11 décembre 2014

Qu’est-ce que la psychiatrie ?

10/12/2014






« Quelle est la structure de la psychiatrie actuelle » et quels devraient être ses objectifs principaux ? C’est la réflexion à laquelle nous invite le Dr Kenneth S. Kendler (exerçant à Richmond, aux États-Unis). Son propos s’appuie sur une analyse de 197 articles parus en 2013 dans la presse spécialisée, afin de classer ces publications en fonction des facteurs de risque soulignés par leurs auteurs.
Cette lecture de la littérature psychiatrique débouche sur une stratification de ces facteurs de risque en plusieurs niveaux : « cinq niveaux biologiques, quatre psychologiques, et trois environnementaux. » La « dispersion importante » des facteurs de risque parmi tous ces niveaux confirme « l’étalement intrinsèque (de la psychiatrie) selon plusieurs niveaux » et le développement de sa pratique sur un « pluralisme empirique. »

Deux modèles apparaissent toutefois prioritaires, dans cet échantillon représentatif d’articles de psychiatrie : d’une part, la conjonction des neurosciences et de la neuropsychologie ; et d’autre part, celle des facteurs génétiques ou moléculaires avec les risques de l’environnement.
L’auteur propose d’orienter la recherche des mécanismes étiologiques vers trois directions. Le premier objectif serait de « clarifier les facteurs de risque » indépendamment du niveau où ils interviennent, avec une « attention particulière portée à l’inférence causale. » Le second objectif serait de « clarifier les mécanismes pathologiques » impliquant le repérage des facteurs liés aux neurosciences et à la biologie (en « amont » de l’individu) ou à une dimension sociale (en « aval » du sujet), pour préciser ainsi « des interactions importantes » entre ces divers niveaux. Enfin, nous devons connaître l’impact de ces mécanismes étiologiques sur la vie psychique, en progressant du classique modèle « jaspérien» des maladies (une description basée sur la biographie détaillée du patient) vers un meilleur niveau de compréhension. Cet effort nous aidera, espère l’auteur, à accroître nos capacités pour mieux discerner « comment les symptômes affectent l’esprit de nos patients. »
Dr Alain Cohen

RÉFÉRENCES
Kendler KS : The structure of psychiatric science. Am J Psychiatry, 2014; 171: 931–938.

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