vendredi 5 décembre 2014

Le TAA, trouble anxieux méconnu

05.12.2014



Plus fréquent chez les femmes, le trouble de l’adaptation avec anxiété (TAA) toucherait jusqu’à 9 % de la population en médecine générale. 

En 1980, le trouble de l’adaptation avec anxiété (ou TAA) faisait son entrée dans le DSM III. Près de
35 ans plus tard, ce trouble reste mal connu avec seulement 2 cas sur 110 identifiés en médecine générale (Fernandez et al, 2002).

Comme l’a rappelé le Pr Antoine Pelissolo (CHU Henri-Mondor, Créteil) à l’occasion des journées de l’AFTAD*, le TAA fait partie des troubles secondaires aux traumatismes et au stress. Il correspond à l’apparition d’une anxiété pathologique survenant en réaction à un contexte stressant – mais non exceptionnel – de la vie. Il se traduit par l’apparition de symptômes émotionnels ou comportementaux débutant au plus tard dans les 3 mois suivant l’exposition à l’événement stressant. Avec une détresse marquée hors de proportion par rapport à l’intensité du facteur déclenchant et/ou une altération significative du fonctionnement social, professionnel, etc.


La prévalence du TAA varie selon les études et les populations étudiées. Elle 
atteindrait jusqu’à 20 % en population psychiatrique contre 1 à 9 % en médecine générale. Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés. Une étude menée en médecine générale (Semann et al. , 2001) pointe notamment le sexe féminin et la présence d’antécédents psychiatriques.

Origine souvent professionnelle

Une autre étude (Servant et al., 2013) montre en outre que les événements stressants en cause relèvent le plus souvent du domaine professionnel (43 %). Ce même travail, confirme par ailleurs que le TAA est un authentique trouble anxieux, avec un niveau d’anxiété pouvant être comparable à celui d’un trouble anxieux généralisé.

D’où l’importance de la prise en charge. « En l’absence de recommandations officielles on peut proposer que l’information et l’éducation du patient soient systématiques, le traitement anxiolytiques rationalisé et de courte durée et l’accès aux techniques de gestion de stress et de l’anxiété favorisées », indique le Dr Dominique Servant (CHRU de Lille). Des traitements médicamenteux comme l’étifoxine (Stresam®) qui réduisent les manifestations psychosomatiques ont montré leur efficacité dans le TAA en comparaison avec les benzodiazépines et la buspirone.

*D’après une session organisée avec le soutien des laboratoires Biocodex à l’occasion des journées de l’AFTAD.
Bénédicte Gatin

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