jeudi 18 décembre 2014

Italie : la crise touche aussi les couples, les recours au sexologue augmentent

 17/12/2014

De l’autre côté des Alpes, la crise n’est pas seulement économique, elle est aussi sous la couette ! À l’origine de ce malaise, qui se traduit souvent par un divorce, une chute verticale du désir chez les messieurs, des questions de vaginisme chez les dames et plus fréquemment, l’angoisse et le pessimisme liés aux difficultés de la vie qui se traduisent par un renoncement aux plaisirs du sexe.
Jusqu’à présent, les Italiens frappés de plein fouet par la crise du sexe refusaient d’en parler et surtout, de prendre le taureau par les cornes en consultant un spécialiste. Pour ces Latins qui passent pour des grands lovers, cela aurait été gênant, voir carrément honteux. Les femmes en revanche affrontaient la situation. Mais seules. Du coup, les soucis sous les draps restaient sans solution. Or, depuis quelque temps, les Italiens ont changé d’attitude.

Augmentation de 15 %

Partant du principe qu’un traitement médical coûte moins cher qu’un divorce et pas seulement en termes financiers, les voilà qui consultent. Durant les cinq dernières années, les visites chez les sexologues ont augmenté de 15 %. Les thérapies durent en moyenne six mois à raison de deux contrôles hebdomadaires. Comme dans le domaine de la psychanalyse, les médecins ont aussi mis au point des traitements ciblés avec les « semaines du bien-être sexuel ». L’objectif est de trouver rapidement le problème, donc la solution. « Notre fédération veut conjuguer l’aspect biologique avec le côté psychologique. Au fil des ans, les hommes ont compris que le Viagra résout une partie du problème - le coté technique - mais pas la baisse du désir. Nous aidons les couples à cerner le problème », explique Roberta Rossi de l’institut italien de sexologie clinique.
Face à l’augmentation du nombre de patients frappés de plein fouet par la crise du sexe, les spécialistes s’organisent. À Milan, les urgences du sexe ont été inaugurées dans le département d’urologie de l’hôpital Niguarda. En payant le ticket modérateur dont le montant ne dépasse pas les vingt euros, les couples peuvent tenter de trouver une solution avec un spécialiste.
Deux autres structures identiques ont été ouvertes toujours en milieu hospitalier, à Naples et à Bari, dans le sud de la péninsule. À Rome, des projets identiques sont à l’étude. Enfin, des centres d’écoute ont aussi été ouverts par des spécialistes du secteur privé dans certaines grandes villes.

Des cours pour les médecins

En attendant que la sexologie soit inscrite dans les matières enseignées aux étudiants en médecine, quelques professeurs universitaires organisent des cours.
C’est le cas d’Emanuele Jannini, président de la Société italienne d’andrologie et médecine de la sexualité qui inaugurera en janvier prochain, la première Secs Cathedra auprès de l’université de Tor Vergata, le troisième pôle universitaire romain. Une sorte de séminaire dédié aux problèmes des couples durant lequel, les étudiants, les professeurs, et les assistants, pourront envisager des solutions thérapeutiques en se basant sur les témoignages de patients.
De notre correspondante en Italie, Ariel F. Dumont à Rome

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