jeudi 11 décembre 2014

Burn-out : stress professionnel ou dépression ? Aucun examen ne permet de le diagnostiquer

Par  Professeur de psychiatrie 09-12-2014 

Des députés veulent que le burn-out soit reconnu comme maladie professionnelle prise en charge par l'entreprise. Pour cela, encore faudrait-il pouvoir mettre un nom sur cette pathologie. Le syndrome d'épuisement professionnel reste encore aujourd'hui très difficile à identifier, comme nous l'explique le psychiatre Antoine Pelissolo.


Un salarié sur quatre serait touché par un problème psychologique lié au travail (SIPA)

On fait souvent le reproche aux psychiatres, notamment à propos du fameux DSM américain, d’abuser des classifications et d’inventer des pathologies qui n’en sont pas. 

Pourtant, nous voilà ici devant un diagnostic connu du grand public et même revendiqué par beaucoup, mais sans définition médicale consensuelle. Le burn-out en tant que tel n’existe pas dans les classifications psychiatriques, alors que des députés demandent sa prise en charge comme une maladie professionnelle.

Un concept qui s'est étendu à l'ensemble des travailleurs

Le syndrome d’épuisement professionnel, nom français du burn-out, concernait initialement des travailleurs très investis dans des métiers d’aide très prenants (soignants auprès de toxicomanes, médecins urgentistes, enseignants, etc.) qui finissent exténués par un manque de résultats ou de reconnaissance sociale. Ils deviennent dépressifs, avec un fort sentiment d’échec, et perdent leurs qualités d’empathie envers les autres et toute estime envers eux-mêmes.

Progressivement, ce concept a été étendu à l’ensemble des situations de stress professionnel majeur aboutissant à un "craquage" moral et physique, avec pour conséquence des arrêts de travail à répétition voire une incapacité professionnelle.

Les médias relatent alors malheureusement aussi des suicides violents, sur le lieu de travail parfois, chez des policiers par exemple.


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