Après avoir pris un bain, M. Lin (69 ans) mit des vêtements propres, puis s'assit au milieu de la pièce principale de sa maison. Il absorba ensuite un demi-flacon de pesticides, après avoir mis le feu à des billets funéraires dans un brasero pour le salut de son âme. Les billets étaient à moitié brûlés que le vieil homme était déjà tombé par terre, inanimé.
Cela faisait longtemps qu'il avait planifié son suicide, avait-on dit à Liu Yanwu. Quand on le découvrit, M. Lin ne respirait déjà plus. Selon les gens de son village situé à moins d'une centaine de kilomètres de Wuhan [capitale du Hubei, au centre de la Chine], son suicide s'expliquait sans doute par sa mauvaise entente avec sa belle-fille. "Il craignait qu'à sa mort ses enfants ne veuillent même pas acheter pour lui des billets funéraires !" avait expliqué un villageois à Liu Yanwu. "Ainsi, il s'est offert une mort un peu plus décente."
Cela remonte à 2008. A l'époque, Liu Yanwu et son équipe de chercheurs procédaient à une enquête de terrain dans le district de Jingshan de la province du Hubei, et quand ils demandaient dans les villages s'il y avait des cas de morts anormales parmi les personnes âgées, ils obtenaient très souvent l'étonnante réponse suivante : "Chez nous, il n'y a pas de personnes âgées qui décèdent de mort naturelle !"
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