samedi 20 septembre 2014

Visiter un hôpital psy, un pari pas si fou !

MARSEILLE 

A l'occasion des journées du patrimoine, visitez un lieu pas comme les autres

Loisirs - Visiter un hôpital psy, un pari pas si fou !
Sur la place de cet hôpital conçu comme un village, on retrouve Christine Dietsch, infirmière psychiatrique et arthérapeute et la documentaliste Laurence Sampieri.
PHOTO D.TA
Shutter Island, son sombre asile victorien coupé du monde, ses fous à l’isolement, son enceinte inviolable, vous voyez ? Bon, oubliez tout : l’hôpital psychiatrique Édouard-Toulouse (15e) ne ressemble en rien à l’univers concentrationnaire dépeint dans le film de Martin Scorcese.

Champêtre, et même "un peu cafoutche", l’établissement qui s’étend sur les 16 hectares de l’ancienne campagne du Lion d’Or est un "hôpital-village".
Une série de pavillons bas au délicieux charme moderniste, étagés autour d’une place, d’une chapelle et d’un théâtre. Les patients vont et viennent, les portes ne sont pas fermées ; le quartier, les écoles alentour y entrent volontiers pour des manifestations culturelles et des échanges. Alors pourquoi pas les visiteurs des Journées du patrimoine, soyons fous (oups, pardon) ? "Il y a deux ans, Édouard-Toulouse fêtait ses 50 ans, raconte Laurence Sampieri, documentaliste de l’établissement. On voulait déstigmatiser l’image de la folie, montrer qu’ici, avant d’être des malades, on soigne des êtres humains". Parfois de façon étonnante, avec du sport, du théâtre, des arts plastiques ou du jardinage. Sous la houlette du Dr Marianne Hodgkinson, chef de pôle du secteur 16, un "groupe patrimoine" se met en place ; il fédère aujourd’hui des soignants et des malades volontaires qui mènent ensemble les visiteurs des Journées. "Une belle aventure", sourit Laurence Sampieri. Cheminer avec eux, c’est parcourir un demi-siècle de l’histoire de la psychiatrie. Rappeler qu’on construit Édouard-Toulouse ouvert en 1962 - pour pallier le manque de places et la vétusté des locaux de la Timone (les malades y dorment sur des paillasses !), qui, dans l’après-guerre, fonctionnent sous le mode asilaire.


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