lundi 25 août 2014

Question d'intelligence

LE MONDE | Par 
Certains seront plus sensibles à l'intelligence mathématique ou verbale. D'autres apprécieront l'intelligence professionnelle indispensable pour conduire sa carrière au mieux, ou l'intelligence des comportements, trop rarement répandue en entreprise, et qui permet d'optimiser les relations entre les individus (Albert Einstein, auteur de la théorie de la relativité, Prix Nobel de physique en 1921).
« Nase ! Obtus ! Débile ! Génial ! Brillantissime ! » Que celui ou celle qui n'a jamais qualifié son interlocuteur de façon aussi tranchée me jette la première pierre.
Nous avons tous une idée assez précise de ce que nous entendons par intelligence. Et, en conséquence, nous sommes assez prompts à classer les individus sur une échelle des valeurs qui nous semble indiscutable, alors qu'elle ne l'est guère.
Recourir à des tests est loin d'être la panacée. Le quotient intellectuel ne reflète qu'une forme de logique. Alors qu'une multitude de critères entrent en jeu pour établir notre classement personnel, comme la vivacité d'esprit, le sens de la déduction, la clarté d'un raisonnement…
INTELLIGENCE MATHÉMATIQUE OU VERBALE
Certains seront plus sensibles à l'intelligence mathématique ou verbale. D'autres apprécieront l'intelligence professionnelle indispensable pour conduire sa carrière au mieux, ou l'intelligence des comportements, trop rarement répandue en entreprise, et qui permet d'optimiser les relations entre les individus. Autant de paramètres qui sont bien souvent ceux de nos proches, collègues ou amis – si ce n'était pas le cas, nous ne les respecterions pas –, ce qui ne nous incite pas à les mettre en cause.
Erreur ! Ce que nous attendons d'un être intelligent varie d'un pays, d'une culture à une autre, estime Robert Sternberg, professeur à l'université Cornell (Etats-Unis), dans un article publié le 13 juin dans Developmental Review, intitulé « Pourquoi la psychologie culturelle est nécessaire et pas juste sympathique ».

ECARTS D'APPRÉCIATION
Aux Etats-Unis, les gens jugent un être intelligent s'il résout facilement des problèmes pratiques, s'il parle bien, et sait analyser les émotions et les comportements.
Il en est autrement à Taïwan, a analysé le collègue de M. Sternberg, le chercheur Shi Ying Yang. Les paramètres cognitifs y sont importants, ainsi que le fait de comprendre les autres, mais aussi celui de se comprendre soi-même, et de savoir se comporter« intelligemment », à savoir quand il faut (ou ne faut pas) faire état de ses compétences.
A une époque où les questions de compréhension interculturelle deviennent prédominantes en entreprise, du fait de la mondialisation, avoir conscience de ces écarts d'appréciation est essentiel et pas juste sympathique et intéressant, précise M. Sternberg. Encore fallait-il découvrir l'existence de cette nouvelle dimension, et désormais faire preuve de suffisamment d'intelligence pour s'en imprégner et agir en conséquence.


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