mercredi 6 août 2014

MG France réclame un sas de communication dans les hôpitaux

22/05/14

La ministre des Affaires sociales et de la Santé a annoncé la révolution du premier recours. Est-ce pour autant la fin de l'hospitalo-centralisme ? La question a été posée à l'occasion des Salons de la santé et de l'autonomie ce 22 mai. En réponse, Michel Rosenblatt, secrétaire général du Syncass-CFDT, a rappelé que "l'hôpital n'a pas à être pivot du système, il doit juste occuper la place qui est la sienne".
Cette révolution, "déjà largement entamée, correspond plutôt à une évolution", a rétorqué Pascale Lepors, praticien hospitalier au CH de Saint Malo (Ille-et-Vilaine), représentant de l'intersyndicat Avenir hospitalier. Elle relève aussi la question primordiale de l'amont et de l'aval. Confortant cette idée d'évolution et non de révolution, François Wilthien, vice-président de MG France, a pour sa part insisté sur les soins de proximité, négligés durant des années et désormais devenus "l'épicentre du système", sans pour autant que l'hôpital fléchisse au profit de l'ambulatoire bien sûr. Car "cette dualité est indispensable", a-t-il convenu. Alors, oui, les soins de proximité deviennent l'avenir du système mais avec le secteur hospitalier. Pour preuve, beaucoup de maisons et centres de santé s'implantent à proximité voire adossés à l'hôpital. 


Le progrès réside dans la communication et la coordination, ont surtout souligné les trois intervenants de cette table ronde. "Rien n'est actuellement organisé pour que ce duo ville-hôpital fonctionne", a martelé le syndicaliste de MG France. "On ne peut que souscrire à cet objectif d'information et le partager", a consenti Michel Rosenblatt. Mais alors, qui pour jouer le rôle de coordinateur ? Le médecin généraliste ? Il y a certes "un rôle central du médecin traitant, c'est le premier recours du premier recours mais ce n'est pas non plus un monopole", a analysé le secrétaire général du Syncass-CFDT. MG France réclame quant à lui "un sas de communication dans les hôpitaux", un numéro de téléphone où le médecin peut appeler, voire "un médecin hospitalier responsable du parcours". 


Et pourquoi pas un médecin généraliste salarié par l'hôpital ? Cela doit rester "une solution sporadique et provisoire sur le territoire", a indiqué François Wilthien. D'ailleurs qui pour payer cela ? L'expérimentation de nouveaux modes de rémunération (ENMR) est en partie là pour trouver des solutions. Son objectif étant de trouver (et rémunérer) une organisation du sanitaire et non uniquement du soin, c'est-à-dire qui prenne en compte toute la notion de parcours. Et c'est bien tout le nœud du problème. Michel Rosenblatt a donc rassuré : "Il faut conserver une médecine libérale forte et rémunérée et corriger les erreurs de chacun. (...) Mais il ne faut pas simplement lister ce que l'autre devrait faire mieux mais bien ce que nous devrons mieux faire ensemble".
Pia Hémery 

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