lundi 4 août 2014

DES MALADES EN MAL DE TOIT

NOUVELLE CALEDONIE 01 août 2014

Entre l’hôpital et l’autonomie, les personnes atteintes de troubles mentaux cherchent leur place. « Mon fils de 25 ans a été diagnostiqué schizophrène il y a quelques années », explique Amélie*, chef d’entreprise. « Il ne peut ni vivre avec moi ni rester seul. Il a occupé un temps un studio en centre-ville, ça s’est mal terminé. » Influençable, comme beaucoup de schizophrènes, le jeune homme laissait des indésirables entrer dans le bâtiment. Bilan : tapage, dégradations et cambriolage. Amédée*, âgé d’une trentaine d’années, suit également un traitement contre la schizophrénie. Il habite un F1 à Pierre-Lenquette. Grâce à l’aide au logement, le loyer n’entame qu’une modeste part de son allocation handicapé (92 000 F), mais il se sent « trop fragile » pour faire face à l’environnement de Montravel. Lequel contribue sans doute à ses rechutes ponctuelles. « Je m’ennuie ici, il y a trop de bruit, de cannabis et d’alcool », explique l’ex-agent de sécurité, frappé par la maladie en 2008. Amédée retourne fréquemment chez ses parents, à Païta. Un pis-aller, qui ne le met pas sur la meilleure voie pour réaliser son rêve. « J’aimerais vivre en adulte, ne dépendre de personne, avoir un travail et me marier », résume-t-il. Retrouver une vie normale, une aspiration réalisable dans une certaine mesure grâce aux traitements actuels. Et prise en compte par le système de santé. « On est loin de l’époque de l’asile », situe Jean-Claude Chavanel, psychiatre au centre médico-psychologique et à l’hôpital de jour. « Quand l’état du patient le permet, on favorise toujours les solutions alternatives à l’hospitalisation. Et la dimension sociale - logement et emploi - est systématiquement intégrée au suivi thérapeutique. »


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