mardi 22 juillet 2014

ROYAUME-UNI Le suicide assisté : danger ou dignité ?

JUDITH SINNIGE 



Le projet de loi pour légaliser le suicide assisté est examiné ce 18 juillet par les députés. Décrié par les uns pour dévaloriser la vie des personnes malades et pour le risque de générer une culture de la mort, le projet est salué par d'autres pour enfin faciliter une mort douce.

La Chambre des Lords, à Londres - UK Parliament/CC
La Chambre des Lords, à Londres - UK Parliament/CC
Soutenue par 80 % de la population britannique et par de nombreuses personnalités comme Stephen Hawking, Desmond Tutu et l’ancien archevêque de Canterbury, le projet de loi sur le suicide assisté doit être débattu le 18 juillet à la Chambre des lords – la chambre haute du Parlement – avant d'être voté. Dans la presse, le sujet a provoqué un vif débat. 

"L’argumentation en faveur de cette loi peut se résumer en trois mots", selon un médecin écrivant dans The Independent : "Compassion, choix et sécurité. La législation actuelle n’a pas suffisamment de compassion pour ce nombre significatif de personnes qui sont en train de mourir et qui endurent des souffrances intolérables que l’on ne peut alléger par des soins palliatifs. Elle leur refuse le choix d’échapper à ces souffrances. [...] De plus, la situation actuelle est dangereuse. Elle favorise des situations où, [...] par exemple, le médecin administre au patient un traitement qui pourrait raccourcir sa vie même si le but principal est d’alléger ses souffrances. Actuellement, cette pratique se fait sans aucun cadre légal".

Les opposants de la loi évoquent souvent le risque de "pente savonneuse".Ils craignent qu’à terme la loi ne s’élargisse à d’autres catégories de personnes comme les personnes handicapées, dépressives ou atteintes de démence, même si la loi débattue ne concerne que les malades en phase terminale. 


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