mercredi 9 juillet 2014

La moitié des avortements dans le monde restent non sécurisés

09/07/2014

Depuis les années 2000, le nombre d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) s’est stabilisé autour de 28 ‰ (contre 35 ‰ dans les années 1990), la diffusion de la contraception ayant marqué le pas dans les pays en développement (autour de 60 %, contre 72 % dans les pays développés en 2009), explique le dernier numéro de « Population et sociétés », publié par l’Institut national d’études démographiques.

Près de la moitié des avortements (49 %) étaient non-sécurisés en 2008, c’est-à-dire « pratiqués par des personnes non qualifiées ou dans un environnement non conforme aux normes médicales minimales, ou les deux », selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce taux est largement tiré par le monde en développement (où il atteint 56 %), contre 6 % dans les pays développés.
La part d’avortements réalisés dans l’insécurité est la plus forte en Afrique (97 %) et en Amérique Latine (95 %). Elle l’est moins dans les pays en développement de l’Asie (37 %) et dans les pays développés en Europe (9 %), Océanie (15 %), ou Amérique du Nord (moins de 0,5 %).

Les décès et les complications baissent

Malgré cette hausse des avortements non sécurisés, le taux de décès liés aux complications baisse, passant de 60 décès pour 100 000 naissances vivantes en 1990 à 40 en 2008, dans les pays en développement, notamment en Europe de l’Est, puis en Amérique latine, suivie par l’Asie et l’Afrique au sud du Sahara.
« Ces évolutions s’expliquent par une amélioration générale de la prise en charge des problèmes de santé maternelle », écrit l’auteur Clémentine Rossier.
Les progrès en Asie (20 décès pour 100 000 naissances) sont dus à une moindre clandestinité des IVG (un tiers est concerné) contrairement à l’Afrique et à l’Amérique latine, où plus de 95 % d’entre elles sont clandestines.
Mais en Amérique Latine, l’avortement thérapeutique a permis de diminuer le nombre de décès pour 100 000 naissances à 10. « Dans de nombreux pays d’Amérique latine, des numéros gratuits et des sites internet ont permis de guider la prise privée de Misoprostol, et ont favorisé l’accès à des avortements plus sécurisés », lit-on. Néanmoins, l’accès à ce produit - habituellement combiné avec la Mifépristone, plus chère - se durcit dans un continent qui reste « très conservateur » sur l’avortement.
Coline Garré

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